Perdre moins d'une minute sur le chrono, le pari gagnant d'Ag2r
On pourrait appeler ça la minute nécessaire de Monsieur Cyclopède. Une querelle de chapelle où, nonobstant le travail acharné des forçats de la route, sous leur casque au cx proche de zéro, quand le frottement des cuissards affole autant le chrono que la ménagère, ce sont les anglo-saxons qui donnent la messe du contre-la-montre. Julien Jurdie n’est pas Pierre Desproges mais il se contenterait bien d’une minute de retard sous l’Atomium de Bruxelles. Préparé depuis le premier stage hivernal en Sierra Nevada, le chrono par équipes n’est pas l’exercice de prédilection des Ag2r. Des écarts, il y en aura forcément avec les meilleurs. "En dessous de la minute ce sera une belle performance, avoue le directeur sportif qui préfère ne rien demander en terme d’écart à ses coureurs. Au-delà d’une minute trente ce sera décevant de notre part."
Un premier retard conséquent au bout de deux étapes, pas de quoi se mettre des bâtons dans les roues savoyardes. Le débours n’aurait rien de déshonorant face aux grosses machines à rouler du peloton. "Il ne faut pas se mettre une pression débordante sur ce chrono", assure Jurdie en toute décontraction. "On l’aborde sereinement car on sait qu’on va perdre du temps. Il va falloir être homogène et collectif."
Une équipe diminuée
Les derniers réglages ont été effectués vendredi dans la banlieue de Bruxelles avant un ultime repérage à la mi-journée dimanche. En attendant, c’est Google qui a rempli son rôle de bigbrother. "Le parcours n’est pas très technique et sans piège, détaille Jurdie. Quelques tunnels au départ mais ça ne va pas gêner les coureurs. La prise de risque sera limitée." Pour ce premier temps fort du Tour, l’équipe savoyarde est presque en ordre de bataille. La malchance est encore passée par là.
Deux chutes aux Championnats de France dimanche dernier ont diminué les forces de Tony Gallopin et Benoît Cosnefroy. Le néophyte sur la Grande Boucle a même remis le couvert samedi dans le final avec des points de suture au menton en prime. "Ils auraient été de bonnes locomotives", regrette Jurdie qui va devoir miser sur Oliver Naesen et Alexis Gougeard pour assurer un train rapide.
Deux locomotives et un casque bleu
"Ce seront nos deux locomotives, ajoute-t-il. On connaît leur puissance athlétique et ils vont savoir rouler vite et être cohérent. La difficulté c’est de ne pas mettre d’à-coup dans ce genre d’exercice pour ne pas mettre l’ensemble du groupe dans le rouge et conserver une vitesse assez élevée. Ces coureurs-là vont devoir faire des relais longs pour garder la vitesse et ceux qui sont moins bien des relais courts sur 4-5 secondes."
Et au milieu du train, plus proche du wagon de tête que de la queue, Romain Bardet. Casque bleu sur la tête pour être mieux visible de son directeur sportif en cas de problème (ses coéquipiers seront en blanc), l’Auvergnat va devoir mettre la main à la pâte et garder un oeil sur la trotteuse.
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