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Parcours de dingue, casting de rêve et vétéran increvable... Six bonnes raisons de suivre la Vuelta

Les trois semaines de Grande Boucle, en juillet, ne vous ont pas rassasié. Rassurez-vous, le Tour d'Espagne s'élance samedi de Nîmes. Et le programme s'annonce costaud...

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le peloton du Tour d'Espagne entre Ourense et Baiona, le 21 août 2016. (JAIME REINA / AFP)

Vous n'avez pas pu passer à côté de la Grande Boucle qui a envahi les trois premières semaines de juillet. Vous avez peut-être suivi, en mai, les tribulations de Thibaut Pinot lors d'un Giro bien corsé, marqué aussi par la "courante" du leader du classement général Tom Dumoulin. Et la Vuelta, qui s'élance de Nîmes samedi 19 août dans tout ça ? On vous liste une floppée de bonnes raisons de suivre le Tour d'Espagne. 

1Elle part de France

Ce qui constitue un événement en soi. Quand le Tour de France débute un an sur deux à l'étranger, quand le Giro envisage sérieusement d'installer sa caravane à Jérusalem (Israël) pour l'édition 2018, la Vuelta la joue casanière, avec seulement trois départs organisés à l'étranger depuis la création de l'épreuve, en 1930. Une conséquence de la géographie (l'Espagne est plus excentrée que la France), de la politique (le régime du général Franco était très isolationniste), des vicissitudes de l'épreuve (qui a connu des coupures prolongées dans les années 1930 et 1950 en plus de la seconde guerre mondiale). 

2Elle propose de nombreuses têtes connues

Comptez plus sur les paysages rocailleux du nord de l'Espagne pour vous dépayser que sur les visages dans le peloton. Vous reconnaîtrez Chris Froome, Romain Bardet, Alberto Contador, Warren Barguil... Sept des dix premiers du dernier Tour de France s'échineront sur leur machine de l'autre côté des Pyrénées. Sans avoir forcément de grandes chances de briller : personne n'a réalisé le doublé Tour de France-Vuelta depuis que l'épreuve espagnole s'est fixée à la fin de l'été, en 1995. 

3Elle ne fait pas briller les stars 

Vous preniez Chris Froome pour une machine à gagner ? Détrompez-vous, l'air de la péninsule lui réussit bien moins que celui de l'Hexagone. Le "Kenyan blanc" a dû se contenter de la troisième marche du podium à trois reprises. La Vuelta s'est singularisée par ses vainqueurs improbables ces dernières années. L'Espagnol Juan-José Cobo en 2011 (pour une poignée de secondes devant un certain Chris Froome qui s'est révélé sur l'épreuve) : un second couteau méconnu, vieillissant, qui voulait arrêter sa carrière quelques semaines avant le départ, et qui n'a jamais confirmé. Sa carrière n'a même pas décollé, tant son parcours l'a mené dans des équipes douteuses. Plus récemment, en 2013, c'est l'inattendu Chris Horner... 41 ans, qui s'est imposé. Aujourd'hui, à 45 ans passés, et sans un poil sur le caillou, il est toujours dans le milieu professionnel. 

4Elle propose un parcours de brute

C'est le journaliste d'ITV Daniel Friebe qui a le mieux résumé la course : "C'est comme cette boîte de nuit où tout le monde promet de ne jamais finir, et on atterrit toujours en fin de soirée." Placée en fin de saison, la Vuelta prend le statut de tour de la rédemption pour un leader qui aurait loupé son année. Un leader qui devra s'employer tout de même : 13 étapes escarpées (8 de moyenne montagne, 5 de haute montagne), des cols avec des dénivelés qui flirtent avec les 25%. Les rares sprinters présents (un peu masochistes, sans doute) ont déjà prévu leurs baskets pour pousser leur vélo. Niveau spectacle, avec seulement cinq possibilités offertes aux sprinters et un plateau de "grosses cuisses" faiblard, les après-midis de sieste sont limités. "J'adore la Vuelta, mais c'est une course impitoyable, a résumé Chris Froome. C'est violent, vraiment violent."

5Elle combat le sexisme, elle

La nouvelle, révélée par El Mundo, est tombée en plein Tour de France alors que les conditions de travail des hôtesses avaient encore fait la une. La Vuelta renonce à la traditionnelle bise d'une hôtesse au vainqueur d'étape. Les jeunes femmes en talons hauts et tailleur de rigueur seront toujours présentes, mais aux côtés de leurs alter ego masculins. Et l'ancien vainqueur du Tour, Oscar Pereiro, devient préposé à la remise du maillot de leader (qui est rouge de l'autre côté des Pyrénées).

6Elle accueille Adam Hansen

Adam qui ? Le nom du rouleur de l'équipe Lotto-Soudal ne vous dit peut-être rien, mais son nom suffit à constituer une raison de s'intéresser au Tour d'Espagne. En posant ses fesses sur la selle sur la ligne de départ de Nîmes (Gard), l'Australien aura déjà battu un record. Enchaîner 19 grands Tours consécutifs, excusez du peu. Le vétéran, qui a fini le Tour de France légèrement touché, ne doit sa place qu'à la blessure du jeune grimpeur Rafael Valls. Les années commenceraient-elles à avoir prise sur le globe-trotter de 36 ans ? L'an passé, il avait bouclé la Vuelta éreinté. "J'ai juste envie de rentrer chez moi, m'asseoir sur mon lit, me préparer à manger, et jeter au loin ma valise."

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