Mondiaux de cyclisme : "Si on est au départ du Mondial, c’est pour aller chercher le maillot", promet Julian Alaphilippe
À l'image de l'équipe de France masculine de cyclisme sur route, Julian Alaphilippe est apparu détendu face à la presse, vendredi 4 août, dans les salons de l'hôtel où logent les Bleus à Stirling, à une quarantaine de minutes de route de Glasgow. Tout sourire, le double champion du monde tricolore (2020, 2021) a posé son regard sur la course qui attend les Bleus dimanche, avec un parcours atypique et un rôle de co-leader pour lui, aux côtés de Christophe Laporte. Le tout avec son franc-parler et son humour habituels, avant de passer aux choses sérieuses.
Vous avez reconnu le parcours avec son circuit final urbain, qui compte 48 virages en 14 km. Il vous plaît ?
Julian Alaphilippe : J’ai beaucoup aimé la première partie en ligne, c’est assez sauvage, magnifique, même si ça reste des routes techniques. Ensuite la partie urbaine, encore plus technique, je la trouve très atypique. Je n’ai jamais fait autant de virages sur une course. Sans compter la pluie possible… Ça va être très usant. J’ai fait deux tours, je n’ai aucune idée d’où est la bosse etc., on se sent désorienté, et ce sera encore pire avec le public. Il faudra quelques tours d’adaptation.
Des coureurs peuvent être avantagés par ce parcours ?
Je ne sais pas, mais il faut savoir frotter, être à l’avant du peloton. Sur un circuit avec autant de virages, il faut être à l’avant pour faire la course et économiser de l’énergie. La course me plaît, elle va être usante, demander beaucoup d’énergie et garder la position. Même si l’échappée est déjà partie avant, il y a forcément des équipes, peut-être nous, qui devront relancer pour durcir la course ou envoyer des mecs devant. C’est un circuit qui avantagera l’échappée, en tout cas. Tout le monde voudra être placé à des endroits stratégiques qu’on connaît tous maintenant. Ça va rendre la course rapide, et ça va faire mal.
Justement, vous arrivez dans quelle forme à Glasgow ?
Ça va. Je ne peux pas dire que je me sens super bien, mais je me sens bien. Sur la Clasica San Sebastian, j’ai manqué de fraîcheur mais les derniers jours se sont bien passés. Le Mondial, ce n’est ni San Sebastian, ni le Tour, donc on verra dimanche.
Depuis trois ans, les Bleus réussissent bien leurs Mondiaux (vos deux titres, l'argent pour Christophe Laporte en 2022)...
C’était trois belles années, mais on fera le point dimanche soir (Il sourit). Ça nous a bien réussi, on n'en garde que des bons souvenirs, après il ne faut pas s’enflammer et penser que ce sera comme ça chaque année. L’année dernière on s’en sort bien, avec une belle deuxième place de Christophe, mais à un moment donné on a aussi merdé dans la course. J’aimerais bien dire la même chose dimanche soir.
A titre personnel, vous confiez à l'issue des derniers Mondiaux être soulagé de ne plus avoir à porter le maillot arc-en-ciel. Un an plus tard, il vous manque ?
Quand tu l’as porté deux saisons, ça ne te manque pas au point d’en refaire une obsession. Mais bien sûr on connaît tous le symbole, en tant que coureur, c’est toujours spécial de le porter. Si on est au départ du Mondial, c’est pour aller chercher le maillot. C’est l’objectif de l’équipe. On donnera le maximum, même si l’année dernière j’étais content que le Mondial soit passé, oui.
Vous êtes cette année co-leader, avec Christophe Laporte, présenté comme la meilleure chance tricolore. Son nouveau statut est mérité ?
Bien sûr qu’il le mérite, il a surtout été le chercher lui-même ce statut. Ça vient avec les résultats. Depuis quelques saisons, il a beaucoup progressé et sur un circuit comme ça, avec ses qualités, c’est une évidence qu’il est notre meilleure carte. Après, tout ne sera pas articulé qu’autour de lui, on va faire le point avec le sélectionneur, tout le monde va connaître son rôle. Mais c’est sûr que, pour moi, Christophe c’est le coureur qui peut se placer facilement, qui frotte, qui n’a pas besoin de train au sprint, qui peut suivre des coups. Dans le même registre, on a Bryan Coquard. On a une équipe pour ce circuit.
Plus globalement, vous pensez quoi de ce format de super championnats du monde ?
Je vais être honnête, j’ai découvert ça à l’aéroport quand j’ai vu des gens avec des VTT et tout (rires). Je n’avais pas fait le rapprochement, j’étais encore fatigué du Tour. Mais nous on a l’habitude de voir les femmes et les espoirs avant nous, et là on aura un peu moins de courses à regarder à la télé pour prendre des repères sur le circuit. Mais je pense que c’est bien, même si on ne voit pas les autres Français. Mais je vais demander pour assister au BMX s’il reste une place... Nous on est à la campagne, tranquilles, on n’est pas plongés dans ces super championnats mondiaux. On ne s’en rend pas compte, on est arrivé, on a fait notre reco, une petite sortie, notre course et on s’en va après la course.
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