Les Saxo, la vie sans Contador
Les médias sont toujours là mais l’effervescence autour du bus de la formation danoise est un peu retombée. La cohue s’est déplacée chez Sky et BMC où la bousculade est à la mode pour deux mots de Wiggins et Evans. Redevenue « normale », la Saxo doit elle réapprendre le métier d’équipe sans ambition d’envergure. « C’est différent c’est sûr », lâche Bjarne Riis, toujours aussi impassible. Le manager danois ronge son frein en attendant le retour du coureur espagnol le 5 août prochain. L’ombre de Contador se rapproche mais il y a encore un Tour de France à disputer. « C’est différent mais le job reste toujours le même et le Tour de France reste le Tour de France, explique Philippe Mauduit, l’un des directeurs sportifs de l’équipe. Les objectifs sont différents mais on a toujours des objectifs. On est affaibli parce qu’on a pas notre leader mais il y a toujours des choses à faire dans les courses. On essaie ! »
La nature a horreur du vide. Un candidat au podium et potentiellement vainqueur d’étape en moins ne pouvait que ravir les autres équipes du peloton. Philippe Maudit n’est pas dupe. Personne ne regrette son champion sur le Tour de France. « S’il va manquer au Tour ? C’est une question qu’il faut poser aux autres, aux directeurs sportifs, aux managers, aux organisateurs… Nous il nous manque c’est sûr. » Bjarne Riis pense plutôt à son sport, privé d’une de ses têtes d’affiche et d’un de ses plus ardents animateurs. « C’est dommage pour le cyclisme mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? Déjà il a manqué dans le final de Seraing », indique le Danois, plutôt amer.
Changer les habitudes
Protecteurs jusqu’aux premières pentes du Tour, les ex-futurs co-équipiers de l’Espagnol n’ont eux plus de rempart à monter mais ils ont une barrière à abaisser. Celle du mental. Leur destin est dans leurs jambes. Impossible de se cacher derrière un leader, c’est désormais à eux de devenir conquérants et acteurs de la course. « Ça leur donne la responsabilité d’aller dans les échappées, ce qu’ils n’ont plus l’habitude de faire depuis longtemps, confirme Mauduit. C’est aussi une opportunité d’avoir des résultats pour eux-mêmes. Et c’est bien aussi. » En abandonnant le poids de la course, les Saxo ont changé d’optique. L’aiguille de la balance penche du côté des coups d’éclats au quotidien. «Evidemment, on est obligé de changer de stratégie, concède Riis. On a des idées. On va aller dans les échappées quelques jours. On veut essayer de gagner des étapes, faire le spectacle comme on peu. »
Ça a plutôt bien commencé avec Michael Morkov. Le Danois a parfaitement saisi les nouvelles consignes de son team en passant trois jours à l’avant de la course. Bien lui en a pris car il a endossé le maillot à pois au soir de la première étape à Seraing et depuis il ne le lâche plus. « C'est tout sauf un grimpeur, raconte Mauduit. C'est un spécialiste de la course aux points. C'est bien pour lui et pour l'équipe car pendant ce temps-là ses petits copains font de la patinette dans les roues. Ils auront un peu de fraîcheur quand ce sera leur tour d'aller dans la bataille. Les maillots distinctifs, on y songe, ajoute Mauduit. C’est différent de ce qu’on faisait avant. C’est un Tour de transition. » Pour Morkov, c'est une belle parenthèse qui sera refermée dans quelques jours. Au Danois d'en protifer !
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