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Lemond prêt à viser la présidence de l'UCI

Dans une interview au Monde.fr, Greg Lemond, triple vainqueur du Tour de France et champion du monde, se déclare prêt à sa lancer dans la course à la présidence de l'Union cycliste internationale (UCI): "On m'a sollicité et j'ai accepté. Avec le mouvement Change Cycling Now, nous voulons changer le cyclisme. Or, c'est le moment ou jamais d'agir." Et de glisser: "Je ne sais pas si je suis le meilleur candidat, si je suis assez "politique" pour diriger une fédération"
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Longtemps, Greg Lemond a été présenté comme l'anti-Armstrong. Il en a même payé le prix en subissant d'énormes pression tant personnelles que sur ses affaires professionnelles. Lance Armstrong désormais tombé officiellement de son piédestal, son prédécesseur, désormais seul Américain inscrit au palmarès du Tour de France, pourrait incarner le changement d'époque. Dans une interview au Monde, dont un extrait est sorti sur le Monde.fr, il ne cache pas son ambition de se porter candidat pour la présidence de l'Union cycliste internationale: "J'y suis prêt. On m'a sollicité et j'ai accepté. Avec le mouvement Change Cycling Now, nous voulons changer le cyclisme. Or, c'est le moment ou jamais d'agir. Après le nouveau séisme provoqué par l'affaire Armstrong, une autre chance ne se présentera pas. Si nous voulons redonner confiance au public et aux sponsors, il faut agir vite et fort. Sinon, le cyclisme va mourir." C'est autour de Change Cycling Now qu'il veut porter sa candidature. Cette organisation, qui était réunie à Londres durant deux jours, regroupe des personnes comme l'ancien coureur Jorg Jaksche, Greg Lemond ou Eric Boyer, des chefs d'entreprise ou des personnes influentes. Elle a lancé une pétition pour faire pression sur les instances afin que l'affaire Armstrong ne se reproduise plus jamais.

"L'UCI n'est qu'une entreprise qui fait du business"

Pour briguer ce poste, l'ancien coéquipier de Laurent Fignon ou de Bernard Hinault n'hésite pas à s'en prendre à l'actuel pouvoir en place: "C'est quand même curieux que Pat McQuaid (actuel président de l'UCI, Ndlr) ait dû attendre l'affaire Armstrong et le rapport de l'USADA pour décider enfin de créer une commission d'enquête, alors qu'avec Hein Verbruggen (ancien président de l'UCI, Ndlr), ils n'ont eu de cesse d'attaquer ceux qui avaient des éléments de preuve de la culpabilité d'Armstrong. Pat McQuaid et Hein Verbruggen ont eu de multiples occasions de changer les choses, et ils ne l'ont pas fait. (...) L'UCI n'est qu'une entreprise qui fait du business. C'est pour cela qu'Armstrong a pu gagner tous ses titres en totale impunité. (...) Si Pat McQuaid aimait vraiment le cyclisme, comme le le prétend, il aurait déjà démissionné." Et bien évidemment, il tance son compatriote, qui a été ces dernières années son principal ennemi: "Armstrong a fait beaucoup de mal au vélo. Pour moi, personnellement, cela a été un cauchemar pendant des années. Mais aujourd'hui, il peut aussi faire beaucoup de bien au cyclisme, s'il reconnaît ses erreurs et s'il dénonce ceux qui l'ont couvert."

L'ancien champion du monde n'exclut pas non plus de se lancer dans la bataille pour mieux s'effacer au profit de quelqu'un d'autre: "Je ne sais pas si je suis le meilleur candidat, si je suis assez "politique" pour diriger une fédération. Mais je veux bien m'investir pour rendre cette institution plus démocratique, plus transparente et chercher le meilleur candidat dans le long terme pour la diriger. Je pense à une personnalité comme Dick Pound (ancien président de l'Agence mondiale antidopage, Ndlr), quelqu'un qui soit irréprochable sur le plan de l'éthique, qui ait une vraie expérience sur le terrain de la lutte contre le dopage et la corruption."

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