Le Tour de Suisse innove et lance une course virtuelle pour les pros
Avec la cascade de reports et d’annulations des courses du calendrier cycliste, les initiatives se multiplient pour sustenter coureurs et fans. Le Tour de Suisse, normalement prévu du 6 au 14 juin, a décidé d’innover en proposant une épreuve virtuelle mettant aux prises plusieurs coureurs professionnels dans les conditions les plus proches d’une course. “Le but est d’amener les meilleures équipes du monde à s’affronter. Avec ce nouveau format, les coureurs s’affrontent chaque jour sur des sections des vraies étapes du Tour de Suisse, tout en respectant les restrictions dues au Covid-19”, annonce l’organisation dans un communiqué.
Presque dans les conditions du direct
Concrètement, comment cela va-t-il se passer ? Cinq courses individuelles d’une heure sur des home-trainer (vélos d’entraînement) connectés à la plate-forme Rouvy, avec trois coureurs par équipe. “Les cyclistes voient la route et leur position en temps réel sur le moniteur et sur l’écran projeté devant eux. Le vélo d’entraînement applique des résistances sur les pédales en fonction de la topographie de la route.”, précise le Tour de Suisse, dont le projet est en collaboration avec Velon.
Sur l’écran, les coureurs se verront sous la forme d’un avatar en 3D avec le maillot de leur formation, à leur place précise dans la course. L’objectif est de placer une caméra par équipe, qui permettra de voir l’effort des coureurs pendant l’épreuve.
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Plusieurs membres du peloton ont réagi à l’annonce, novatrice et bienvenue alors que beaucoup sont confinés chez eux depuis plusieurs jours dans l’impossibilité de s’entraîner normalement. C’est le cas du rouleur suisse Stefan Küng (Groupama-FDJ) : “Quand certains de mes coéquipiers peuvent seulement s'entraîner chez eux car toutes les courses sont annulées, ce genre de nouvelle course virtuelle est une addition bienvenue.” Marc Madiot, qui dirige l'équipe Groupama-FDJ, s'est montré également satisfait de voir fleurir des propositions pour maintenir les coureurs en rythme, dans des propos rapportés à l'AFP : « Toute initiative pour stimuler les coureurs dans la période actuelle, je prends. Pourquoi pas ? Dans la situation où nous sommes, il ne faut rien s'interdire. »
Le manager mayennais a néanmoins tempéré la valeur réelle de ces courses de substitution. « Il ne s'agit pas de remplacer la vraie course. Sur ce type de vélo, on n'a pas les mêmes sensations, de vitesse, d'équilibre, de placement que dans un peloton. Quand je me mets à la place d'un pilote de F1, je suis capable d'aller très vite. Mais je sais que je ne risque rien ! »
La course sera retransmise du 22 au 26 avril prochains sur la Radio Suisse et sur la chaîne suisse SRF. L’épreuve sera commentée par des spécialistes et Velon fournira des données en direct sur les performances des coureurs.
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