Le syndicat des coureurs opposé à la publication d'une liste des dopés du Tour-98
Laurent Jalabert sera-t-il le seul à pâtir du rapport de la Commission d'enquête du Sénat ? Accusé de s'être dopé lors du Tour de France 1998 après des fuites émanant de la Commission d'enquête du sénat, l'ancien coureur avait préféré ne pas suivre le Tour en tant que consultant cette année, à quelques jours du départ. Le syndicat des coureurs aimerait bien que son nom soit le seul et le dernier à sortir de ce rapport. Dans un communiqué, Cyclistes professionnels associés (CPA) indique avoir écrit à la Commission, via ses avocats, "pour faire part de ses très vives préoccupations car cette publication engendrerait des conséquences graves et irrémédiables pour les coureurs dont le nom serait cité, en violation de leurs droits fondamentaux."
Selon le CPA, "une telle liste n'est pas fiable", car "les tests ont été réalisés il y a de nombreuses années (...) à des fins exclusivement scientifiques et non de contrôle anti-dopage ; les conditions de réalisation des tests sont donc différents de celles appliquées pour un contrôle anti-dopage". En plus, le CPA estime qu'"une telle liste n'est pas exacte", les tests de l'époque ne portant "que sur un faible nombre de coureurs", ce qui pourrait conduire à incriminer certains et, a contrario, cette "liste en 'blanchirait' d'autres qui pourraient s'être dopés". Enfin, le syndicat pense que "la publication serait par elle-même une sanction sans aucun droit de défense", aboutissant à "des répercussions indéniables et irrémédiables sur la réputation des coureurs incriminés, voire sur leur activité professionnelle actuelle et future".
Il n'est pas certain que dans le climat de suspicion qui accompagne notamment les Sky de Chris Froome, ce communiqué soit apprécié par le grand public. Il n'est pas non plus certain que la Commission accède à la demande du CPA, d'autant qu'une liste aura certainement beaucoup plus d'échos auprès du grand public qu'un simple rapport sur la lutte anti-dopage.
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