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Le dernier conte de Péraud

A 39 ans, Jean-Christophe Péraud a participé dimanche à la dernière course de sa riche carrière. Le dernier Grand Tour d’un homme qui a su déjouer les pronostics et se construire l’un des palmarès les plus beaux (et surprenants) du cyclisme français.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Rien ne prédestinait Jean-Christophe Péraud à un podium du Grand Tour, ou encore à une médaille olympique (en VTT). « Jicé », comme il est surnommé, était appelé à poursuivre sa carrière d’ingénieur en génie énergétique et environnement option génie des procédés et environnement, à l’INSA de Lyon. Ce Toulousain d’origine est d’abord tombé sous le charme du VTT, en 1993. Il a alors 16 ans, un âge où ses adversaires ont déjà débuté la discipline depuis plusieurs années. Malgré ces débuts tardifs, Jean-Christophe Péraud n’est pas du genre à lâcher prise, et arrive peu à peu au niveau des meilleurs. En 2004, il participe à ses premiers Jeux, aux côtés de Julien Absalon et Miguel Martinez. Mais c’est quatre ans plus tard qu’arrive la première consécration : l’ancien basketteur, sacré champion d’Europe en 2005, devient vice-champion olympique de VTT derrière Absalon. La même année, le voilà champion de France amateurs… sur route.

Champion de France devant... Chavanel

Cette médaille d’argent reste logiquement dans l’ombre du titre d’Absalon, et le nom de Péraud ne fait réellement parler qu’à partir de 2009, où le sociétaire du Creusot prend le départ du championnat de France de contre-la-montre…et empoche le maillot tricolore, devant les spécialistes comme Chavanel. La belle histoire de « Jicé » sur la route ne fait que commencer.

L’année suivante, alors que la formation Omega Pharma-Lotto le fait passer professionnel, l’ingénieur découvre son premier Grand Tour : la Vuelta, qu’il terminera à la 39e place finale. Un résultat prometteur pour un néo-pro âgé de… 33 ans. L’ancien vététiste ne tarde pas à confirmer ses bonnes aptitudes de coureur par étapes puisqu’il termine dès son premier Tour de France dans le top 10. Mais à l’image des JO 2008, sa bonne performance se trouve dans l’ombre d’un autre Français : pas d’Absalon à l’horizon, mais une quatrième place de Voeckler, après dix jours en jaune.

La consécration en 2014

C’est lui qui crève l’écran en 2014, quand il termine sur le podium final de la Grande Boucle, à 37 ans, derrière Vincenzo Nibali et devant Thibaut Pinot. La consécration, le plus beau des succès pour un coureur qui ne court que sa quatrième saison chez les professionnels.

Une histoire sur route marquée par les chutes

Mais l’histoire de « Jicé » avec la route n’a pas toujours été des plus belles. Sa chute lors du contre-la-montre entre Embrun et Chorges, sur le Tour 2013, est l’un des moments forts de la carrière du leader rhônalpin. Souffrant déjà d’une clavicule fissurée, le coureur d’AG2R La Mondiale avait alors à nouveau chuté, dans le dernier virage de l’étape, juste après la flamme rouge. Devant sa femme et ses proches.

Deux ans plus tard, c’est une autre chute sur les routes de la Grande Boucle qui vient bousculer ses plans pour le classement général. Lors de la 13e étape, entre Muret et Rodez, Péraud chute seul après un moment d’inattention. Sévèrement touché, la fin de sa journée, maillot déchiqueté, chair à vif sous les yeux des caméras, n’est qu’un calvaire. Et pourtant, « Jicé » continue de rouler, et aidera Romain Bardet jusqu’aux Champs-Elysées.

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