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La réussite du cyclisme anglais

Si le cyclisme en Grande-Bretagne reste ancré dans la tradition sportive de ce pays, depuis Brian Robinson, premier vainqueur d'une étape du Tour de France en 1958, il n'avait connu qu'un rayonnement très irrégulier, avec quelques champions comme Barry Hoban, Robert Millar, Chris Boardman ou David Millar, et s'épanouissait surtout sur piste. Jusqu'à l'éclosion de Wiggins puis de Froome.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Dave Brailsford et Chris Froome

Ces deux succès doivent beaucoup à Dave Brailsford et à l'efficacité du projet Sky. Guidé par l'idée de transposer à la route les méthodes qui ont fait le succès des pistards anglais, le maître à penser du cyclisme britannique a réussi son pari de mettre deux coureurs sur la plus haute marche du podium sur deux Tours de France successifs.

Cette méthode verticale vise à repérer les coureurs présentant le plus fort potentiel dans les  clubs, à les accompagner, à le soutenir pour leur permettre de se développer, d'abord sur piste, parfois sur les circuits de cyclo- cross avant de les lancer sur route.

"Des choses que les statistiques ne disent pas"

Dave Brailsford a aussi mis en place des structures pour une amélioration technologique permanente des matériels, un suivi médical de premier plan et une préparation poussée, de la diététique en passant par l'analyse de nombres de données statistiques. "Il y a des choses que les statistiques ne disent pas mais elles sont utiles comme guide" déclare-t-il. Le  manager britannique a aussi recruté un psychiatre pour gérer au quotidien les émotions de ses coureurs. Sa grande réussite est d'avoir importé sur la route cette approche scientifique, en balayant d'un revers de la main les insinuations sur l'opacité de ces méthodes et les comparaisons avec celle de l'ère US.Postal. Mais il rappelle qu'il est le chantre de la tolérance zéro en matière de dopage.

Pour expliquer son succès, ce Gallois de 50 ans né en Angleterre, rappelle qu'il a voué sa vie au cyclisme. "C'est une passion. Ce n'est pas du travail. Nous vivons sur la route". Et il explique qu'il tire la substantifique moelle de toute l'expérience que lui a donnée son parcours. Il fut d'abord directeur des programmes à la Fédération britannique de cyclisme, avant d'être promu directeur de la performance en 2005. Quatre ans plus tard, il fonde la formation Sky avec pour objectif de faire triompher un Britannique sur les routes du Tour de France dans un délai de cinq ans. Ce qu'il a réussi à faire.

Aujourd'hui, il savoure la reconnaissance du cyclisme britannique, amplifiée encore par ces trois jours passés dans le Yorkshire puis à Sheffield et à Londres. Une étape en 1974 sur le territoire britannique, deux étapes vingt ans plus tard à l'occasion de l'inauguration du tunnel sous la Manche...Un Grand départ de Londres en 2007. Trois étapes cette année avec des villes nouvelles. La réussite des Sky a aussi servi leur pays.

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