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La justice espagnole ne veut pas de nom

Le procès Puerto continue de s'enliser. La justice espagnole tire même les audiences vers le bas en s'obstinant à ne pas demander les noms des propriétaires des poches de sang au docteur Eufemiano Fuentes comme le réclame le comité olympique italien.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
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Temps de lecture : 2min
 

"La demande ne sera pas prise en compte", a déclaré la juge Julia Patricia Santamaria, au troisième jour du procès devant un tribunal de Madrid, sans expliquer les raisons de ce refus. Au cours de son interrogatoire qui s'est achevé mercredi, Eufemiano Fuentes  a pourtant affirmé qu'il "était en position de dire à qui correspondaient les codes numériques figurant sur les poches de sang". S'il est vrai que Fuentes, considéré comme le cerveau de l'affaire, ainsi  que quatre autres personnes, sont accusés de "délit contre la santé publique"  et non de dopage, une des grandes interrogations du procès porte sur l'identité des clients du réseau. Mardi, Fuentes avait indiqué qu'il ne soignait pas que des cyclistes. Concernant l'EPO retrouvée dans les poches de sang, Fuentes minimise leur présence. "Il est vrai que sur les 92 poches de plasma analysées, on a retrouvé huit poches dans lesquelles se trouvaient des traces d'EPO. Mais il s'agissait de  traces infimes, chiffrées en milli-unités quand l'EPO se prend normalement en unités", a expliqué le médecin espagnol "Cet excédent d'EPO pourrait provenir d'une ingestion précédant  l'extraction du sang", a-t-il répondu évasivement.

Fuentes vs Manzano

En revanche, la justice ibérique a mis en opposition Jesus Manzano et Fuentes. L'Espagnol, ancien coureur de l'équipe Kelme, dont le Dr Fuentes était médecin en chef jusqu'en 2002, l'avait mis directement en cause en 2004  dans le quotidien sportif espagnol AS en évoquant les pratiques dopantes qui  régnaient à l'époque. Le coureur, qui avait affirmé avoir frôlé la mort suite à une  autotransfusion de sang frelaté, s'est d'ailleurs porté partie civile dans l'affaire et témoignera prochainement. Fuentes s'est défendu en niant avoir été le Dr de Manzano. "Manzano m'avait demandé de devenir l'un de mes clients, mais j'ai refusé parce que je savais par sa mère qu'il prenait de la cocaïne", a déclaré Fuentes. "La pratique du sport de haut niveau comporte déjà des risques pour les sportifs, mais avec la consommation de cocaïne, il y a des risques supplémentaires. J'avais donc refusé d'inclure Manzano parmi mes patients." Face au risque de condamnation de "délit de santé publique", Fuentes tient à garder ses distances avec Manzano. Bien entendu, ce dernier essaye de recoller les morceaux...

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