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La Groupama-FDJ relance ses entraînements collectifs mais à distance

Rare équipe du peloton World Tour à avoir coupé totalement après l'annonce des règles de confinement, la Groupama-FDJ a repris l’entraînement collectif cette semaine. La formation entre dans la première des trois phases de préparation prévues par Frédéric Grappe, le directeur du pole performance.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

"Quand ça va être la reprise, alors là, faire du home trainer va vite me faire chier", nous disait Thibaut Pinot le 24 mars dernier. Eh bien, c’est l’heure. Après avoir laissé ses coureurs tranquilles, en autogestion, la Groupama-FDJ a repris ses programmes d’entraînement cette semaine. Dans une interview publiée sur le site de la formation française, Frédéric Grappe détaille le menu des prochaines semaines. Un menu adapté aux contraintes induites par les règles d’un confinement susceptible d’être à nouveau prolongé.

Un découpage en 3 cycles

"Certains n’ont pas fait grand-chose, d’autres ont continué à s’entretenir mais il n’y avait en tout cas pas de programme d’entraînement. C’était très libre", explique le directeur du pole performance. Contrairement à d'autres formations, l'équipe française n'a pas contraint ses coureurs, pour la plupart strictement confinés, à des séances de home trainer lors des deux premières semaines du confinement prononcé en France. Ce n'est que depuis lundi dernier qu'a débuté "le premier cycle de travail, sur home trainer pour la plupart, sur route pour ceux qui en ont l'autorisation".

Ce jeudi, les coureurs se sont mis en scène, sur leur engin de torture, dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de la formation World Tour (ci-dessous). Si les sourires sont largement présents, Grappe sait que le travail sur home trainer est loin d'être la tasse de thé de tout le monde. "Si on programme trois semaines dessus avec trop de contraintes, ça peut en plomber certains, entraîner un décrochage mental et ce sera donc contre-productif", explique-t-il.

"Ils ne perdent pas tant que ça"

Le programme d'entraînement des prochaines semaines est découpé en trois cycles. Le premier, prévu sur trois semaines (jusqu'au 19 avril), a pour objectif de maintenir les coureurs "stimulés" et les replacer dans une logique de travail. La deuxième sera celui du travail foncier. Grappe espère une vraie montée en puissance et espère qu'à partir du 15 avril (fin prévue actuellement du confinement) les entraînements en extérieur seront permis. La troisième et dernière phase sera plus légère et axée sur l'assimilation du travail effectué plus tôt

L'intégralité du peloton espère que la saison reprendra le plus vite possible, pour éviter que les pertes ne soient difficilement surmontables et par crainte que les inégalités entre coureurs se creusent. Stefan Küng, qui a pourtant encore l'occasion de sortir en Suisse et qui avait de bonnes jambes dans un début de saison dense, raconte avoir l'impression "d'être en novembre". "Ils pensent, je dis bien ‘pensent’, qu’ils perdent beaucoup. Cela peut être de l’ordre de 10% mais ça leur paraît énorme car leurs sensations ne sont plus très bonnes. En réalité, si on réalisait des mesures de qualité physique, ils ne perdent pas tant que ça", relativise Grappe. 

La Groupama-FDJ croit encore au Tour

Si les jambes sonnent faux, c'est parce que "toutes les cordes ne sont pas arrangées". Pour l'instant, le directeur du pole performance de la Groupama-FDJ s'en tient à la date de fin du confinement et part du principe que la saison va reprendre, que le Tour de France aura lieu. "Dans l'hypothèse (d'une reprise sur route le 15 avril), on aura, selon moi, largement le temps d’équilibrer les niveaux en vue du Tour. Cela pourrait être plus compliqué si on ne peut pas rouler sur route avant mi-mai", nuance-t-il.

Thibaut Pinot avait estimé dans nos colonnes qu'un mois d'arrêt nécessitaient 3 mois de travail pour revenir à un niveau optimal. Moins optimiste que son entraîneur, il avait expliqué que "15 jours sans rouler, c'est le maximum pour être prêt début juillet pour le Tour". Depuis, une nouvelle donnée est entrée en ligne de compte : la tenue incertaine du Critérium du Dauphiné, préparation traditionnelle à la Grande Boucle. L'épreuve a été reportée jeudi, face à l'interruption des courses prononcée par l'UCI jusqu'au 1er juin. Et rien ne dit, qu'à partir de cette date, le vélo fasse un retour triomphal...

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