La France sinistrée dans le Pro team
Une licence pour voir les portes de toutes les épreuves s'ouvrir automatiquement. Le "miracle" de la licence Pro Team ne devrait pas toucher la moindre équipe française. Pour les recalés, reversés en 2e division, il faudra bénéficier d'invitation pour pouvoir participer aux plus grandes épreuves internationales (comme les trois grands Tours), les plus médiatiques et les plus rémunératrices.
Appelé désormais UCI World Tour pour succéder au Pro-Tour, avec de nouveaux critères pour l'intégrer (administratif, financier, éthique, sportif), le circuit réunit les 18 équipes les plus importantes. En prenant en compte les résultats 2009 et 2010 tout en incluant les recrutements pour 2011 et donc les points apportés par les nouveau coureurs, l'UCI a donc d'ores et déjà donné leur licence à Rabobanj, Garmin-Cervélo, Omega Pharma-Lotto, Sky, tandis que l'équipe Luxembourg Pro Cycling Project, créée autour des frères Schleck, devrait obtenir la place de N.1 de ce classement grâce aux points ramenés par les coureurs recrutés. Pour les équipes françaises, ce n'est pas la même limonade.
Si AG2R La Mondiale dispose toujours de sa licence Pro Team courant jusqu'en 2012, le changement de critères contraint Vincent Lavenu à plaider sa cause devant la commission des licences. Son 20e rang pourrait donc la renvoyer en 2e division. Pour la FDJ, c'est déjà certain. "J'ai un partenaire qui me donne plus de moyens, j'ai effectué un bon recrutement, mais je suis moins bien qu'avant", déclare amèrement Marc Madiot. N'ayant pas demandé cette licence, Jean-René Bernaudeau et sa nouvelle équipe Europcar, bâtie sur les cendres de Bouygues Télécom, évoluera également en 2e division, comme Saur-Sojasun et Bretagne-Schuller. Quant à Cofidis, après avoir décidé volontairement d'aller dans le Continental Tour, l'équipe d'Eric Boyer souhaite maintenant réintégrer le premier étage de la fusée internationale. Avec son 19e rang, elle n'a que peu de chances de l'obtenir, sauf si une formation mieux classée ne remplit pas tous les critères demandés.
Tout cela ne serait pas bien grave su les organisateurs des grands tours (Giro, Tour de France, Vuelta) ne disposaient pas que de quatre invitations, en plus des 18 équipes Pro Team. Pour la Grande Boucle, si le verdict de la commission des licences de l'UCI confirme l'absence d'équipes françaises au plus haut niveau, le dilemme sera énorme: quatre places, et six équipes nationales avides de montrer leurs couleurs sur les routes de France lors de la plus grande compétition du monde.
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