La Flèche Wallonne donne le coup d'envoi d'une campagne unique de classiques
La France l’oublie souvent, mais le vélo, ce n’est pas que la Grande Boucle. Ou les championnats du monde. Et justement, le nouveau maillot arc-en-ciel, Julian Alaphilippe, le sait mieux que quiconque lui qui s’est forgé sur les courses d’un jour avant de briller sur le Tour. Moins de deux semaines après l’arrivée sur les Champs Elysées, la saison cycliste reprend son cours avec ce qui fait sa beauté, sa richesse, sa diversité : les courses d’un jour, ou "classiques", en parallèle du Giro qui part samedi de Sicile. "Les classiques vont reléguer le Giro au second plan. Chacune aura un final palpitant, avec des coureurs en forme", prévient Yoann Offredo, "Et puis : on sort de trois semaines de Tour, on a envie de voir des classiques plus qu’un autre grand tour, tant pis pour le Giro". D’autant que cette campagne de classiques s’annonce encore plus passionnante que d’habitude.
Un calendrier inversé et des Français ambitieux
Liège-Bastogne-Liège, Amstel Gold Race, Gand-Wevelgem, Tour des Flandres ou encore Paris-Roubaix - pour ne citer qu’elles - : les grandes courses d’un jour sont de retour ce mercredi avec le départ de la Flèche Wallonne. Les accros du guidon vont pouvoir retrouver leurs habitudes entre les secteurs pavés du Nord et du Pas-de-Calais, les monts flandriens comme le Bosberg ou le mur de Grammont, ou encore la côte ardennaise de la Redoute. Et si ces noms mythiques ne vous disent rien, pas de panique : c’est sans doute la meilleure année pour découvrir les classiques du nord, sachant qu’elles seront toutes diffusées en clair sur France 3 et france tv sport.
"Il y aura une classique quasiment tous les 3 jours", salive déjà Yoann Offredo, qui poursuit : "Ces courses ont chacune une vraie singularité, des particularités qui les rendent uniques. Elles sont toujours plus animées qu’une étape du Tour de France". L’ancien coureur de la FDJ s’attend d’ailleurs à un engouement plus prononcé en France, notamment suite au titre de champion du monde de Julian Alaphilippe : "L’année dernière on a déjà bénéficié d’un Tour exceptionnel. Cette année on a la chance d’avoir un champion du monde français. Alaphilippe va encore susciter des vocations, il a cette capacité fédératrice. Il galvanise. Ce maillot va donner de l’intérêt aux Français". Un maillot qu’Alaphilippe étrennera pour la premières fois dimanche, sur Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques.
Au-delà du maillot arc-en-ciel du néo-champion du monde français, cette campagne, bouleversée par la Covid-19, démarre dans un contexte forcément différent, mais non moins passionnant. D’abord : le calendrier. En temps normal, les classiques flandriennes et leurs pavés ouvrent le bal, avant que les Ardennaises, plus escarpées, ne prennent le relais. Cette année : ce sera l’inverse. Mais surtout, elles ont lieu en pleine saison, et non en ouverture, et donc après le Tour de France. "On sort de 3 semaines de Tour, sans oublier les préparations physiques chamboulée par le coronavirus, la forme physique n’est pas la même. Beaucoup de coureurs spécialistes des ardennaises étaient sur le Tour, qui était en revanche trop montagneux pour ceux spécialistes des flandriennes. Dans quel état seront-ils ?", interroge Offredo, tout en soulignant que l’on connaît déjà les coureurs à suivre.
Les coureurs à suivre
Lors d’une saison habituelle, les classiques livrent en effet quelques surprises, étant donné qu’elles ouvrent la saison. "Là, ça change parce qu’on sait déjà qui est en forme. Il n’y a pas l’incertitude d’un début de saison", explique Yoann Offredo, avant de se lancer dans les pronostics : "Le n°1 sera Alaphilippe parce qu’il a le maillot arc-en-ciel sur le dos. Sinon côté français, je sens bien Benoît Cosnefroy et Valentin Madouas, et je mets une petite pièce sur Guillaume Martin sur Liège-Bastogne-Liège". Sinon, il faudra aussi compter sur les spécialistes belges et néerlandais du genre, notamment Wout van Aert, mais aussi sur le Danois Jakob Fuglsang ou encore le Suisse Marc Hirschi, révélation du dernier Tour. "Ceux qui sortent du Tour sont dans une forme physique ascendante", précise Offredo, qui rappelle : "Et puis, côté belge on ne sait jamais : les équipes Deceuninck-Quickstep et Lotto-Soudal ont toujours des jeunes talents qui brillent sur ces courses".
D’autant plus qu’un autre facteur pourrait bouleverser les classiques : la météo. Ces courses printanières vont en effet devoir s’acclimater à l’automne : "On risque d’avoir une météo changeante. Il y a des similitudes : au début du printemps on a parfois des météos pas terribles. Mais un Paris-Roubaix un 25 octobre, il risque d’y avoir de la pluie, donc du spectacle". En résumé, avec un calendrier inversé, remodelé, resserré, avec des coureurs en forme et avec un champion du monde français, les prochaines semaines s’annoncent passionnantes dans le monde du vélo. Peut-être encore plus que celles de septembre sur les routes du Tour de France. Alors, en selle.
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