L'aide vers Haïti : la course contre la montre
Des rues impraticables, des hôpitaux effondrés, des rescapés qui dorment dehors, au milieu des débris et des cadavres. L'attente et l'espoir de voir venir l'aide extérieure est à la hauteur de la catastrophe.
Pourtant, les secours ont bien des difficultés à parvenir sur les lieux. L'aéroport, selon un responsable de l'ONU, serait opérationnel, mais la tour de contrôle est à terre et les pistes n'ont plus de courant. Impossible dans ces conditions de se poser à vue, en pleine nuit. En outre, avec l'afflux d'atterrissages, aux heures de jour, ces pistes ont vite été saturées. C'est pourquoi les premiers avions français auraient été retardés. Ils patientent actuellement à Saint-Domingue.
Au total, trois avions de transport militaire français Casa ont décollé
hier de Fort-de-France, en Martinique, avec une cinquantaine de personnes et
du matériel humanitaire, puis un Airbus A310 a quitté la base aérienne d'Istres (sud-est de la France), avec à son bord une soixantaine de membres de la Sécurité civile.
C'est donc la voie des mers qui semble pour le moment la plus appropriée. Un bâtiment des garde-côtes des États-Unis est d'ailleurs arrivé, suivi par un second bateau. Un porte-avions nucléaire américain devrait aussi être en
vue d'Haïti. Washington envisage d'y envoyer un navire-hôpital.
_ Les Américains, arrivés les premiers sur place avec les chinois. Washington semble décidé à prendre le leadership de l'aide humanitaire. On parle de 3.500 hommes de l'armée de terre et mille marines prêts à venir prêter main forte aux soldats des nations-Unis. Guantanamo, la base, devrait servir de base de ravitaillement.
_ Dans cette course contre la montre pour retrouver les éventuels survivants,
des sauveteurs canadiens, vénézuéliens ou encore chiliens, accompagnés
de chiens et de tonnes de matériel, sont aussi attendus.
Les premiers jours sont capitaux dans ce genre de situation. L'aide internationale doit être "exceptionnelle" estime le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, qui envisage de se rendre sur place "dès que possible".
Se dépêcher, mais ne pas se précipiter. "Il faut coordonner l'aide internationale", prévient Gérard Latortue, l'ancien premier ministre haïtien. Si aujourd'hui trop d'avions arrivent en même temps à l'aéroport de Port-au-Prince, ce sera la "faillite de l'aide".
Radio France s'associe à France Télévision et à la Fondation de France pour apporter un soutien aux victimes et invite les auditeurs et internautes qui le souhaitent à envoyer des dons via Internet (www.fondationdefrance.org) ou par chèque (libellé à l'ordre Fondation de France - solidarité Haïti) à l'adresse suivante : Fondation de France, BP 22, 75008 Paris.
Cécile Quéguiner avec agences
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