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Kittel commence en beauté

Marcel Kittel (Argos) a remporté la première étape du Tour de France entre Porto-Vecchio et Bastia. Le sprinteur allemand a profité d'un final complètement décousu pour s'imposer sur l'Ile de Beauté devant Kristoff (Katusha) et Van Poppel (Vacansoleil). Cavendish n'a pas pu disputer ses chances, victime d'une chute massive à l'arrivée, dont ont notamment été victimes Contador et Sagan.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Le centième Tour de France a débuté fort. Peut-être pas de la manière espérée mais au moins il y a eu de l'action. Entre des échappés au long cours, une arrivée qui a failli être déplacée à cause d'un bus fou et une énorme chute qui a mis à terre Sagan et Contador. Finalement, la seule logique qui a été respectée, c'est celle du sprint à l'arrivée et de la loi de Marcel Kittel, débarrassé de l'ombre envahissante de Mark Cavendish. 

Scénario écrit d'avance

Il n'aura pas fallu attendre longtemps avant d'assister à la première attaque sur ce Tour 2013. Kilomètre zéro, quelques centaines de mètres parcourus et déjà cinq coureurs qui se font la malle ! Les contours de cette étape inaugurale qui, pour une fois, n'était pas un prologue, étaient donnés avec un petit groupe d'échappés - Jérôme Cousin (Europcar), Juan José Lobato (Euskaltel), Lars Boom (Belkin), Juan-Antonio Flecha (Vacansoleil) et Cyril Lemoine (Saur-Sojasun) - et un peloton qui contrôle à distance. Ce scénario invariable, avec des écarts oscillant entre une poignée de secondes et quatre grosses minutes, tiendra jusqu'à 36 kilomètres de l'arrivée, moment où les fuyards étaient avalés par le paquet.

Jusque-là, rien de véritablement notable si ce n'est la petite frayeur de Christopher Froome en début d'étape, le leader des Sky devant mettre pied à terre suite à une petite chute. Pendant ce temps, Juan José Lobato se distinguait en remportant le seul sprint pour le classement de la montagne du jour lors du franchissement de la côte de Sotta (4e catégorie). Le coureur Euskaltel mettait ainsi fin à 706 jours de disette pour les cyclistes espagnols qui n'avaient plus porté le maillot à pois depuis Samuel Sanchez en 2011. Lobato, sagement, avait ensuite laissé filer ses compagnons d'échappée, convaincu que ces derniers se feraient reprendre. Bien vu.

Quand le bus s'en mêle...

Le peloton s'avançait ainsi compact jusqu'à l'arrivée, bien décidé à ne pas laisser de passe-droits et à laisser les ténors du sprint s'expliquer entre eux. Compact, trop compact même, puisqu'une chute se produisait à 11 kilomètres de l'arrivée. Hesjedal (Garmin), l'un des grands outsiders de ce Tour, en faisait les frais. Mais sans conséquences trop fâcheuses pour le Canadien heureusement. Plus surprenante, l'incroyable image du bus Oreca-GreenEdge, coincé sous les panneaux de la ligne d'arrivée qui obligeait un temps les organisateurs à avancer l'arrivée de trois kilomètres ! Finalement, le car ayant enfin pu se dégager, la ligne d'arrivée reprenait son emplacement initial. Centenaire ou pas, le Tour connaît toujours ces fameux impondérables qui font partie de son charme...

 

Un car bloque la ligne d'arrivée

La fin de cette première étape versait ensuite dans le complètement improbable entre ce bus farceur et l'énorme chute qui mettait Peter Sagan, l'un des grands favoris du jour, à terre ! Alberto Contador, lui aussi, pensait perdre de précieuses secondes dans l'affaire et franchissait la ligne en retard grimaçant et maillot déchiré...  Heureusement pour l'Espagnol, la Direction du Tour décidait par la suite de classer tous les coureurs dans le même temps. Mais les péripéties n'en étaient pas fini pour autant puisque dans la foulée, Andre Greipel, un autre candidat à la victoire finale, voyait sa chaîne sauter et que Mark Cavendish également se voyait privé de ses chances de disputer l'emballement. Dans ces conditions, la voie était libre pour une pointure de la trempe de Marcel Kittel. Impérial depuis le début de saison, le sprinteur de la formation Argos faisait parler ses watts pour sauter le Norvégien Kristoff sur la ligne et s'offrir sa première victoire d'étape sur le Tour. Un Tour qui est parti sur des bases complètement folles... 

Déclarations : 

Marcel Kittel (Argos),  vainqueur de l'étape et maillot jaune: "Je suis tellement fier ! j'ai travaillé  dur depuis des années pour ça. C'est comme si j'avais de l'or sur les  épaules... L'équipe existe depuis 2007, elle a des objectifs plus élevés chaque  année. A mon arrivée en 2011, j'ai trouvé un soutien total et un projet  motivant. Un des buts était de gagner une étape au Tour. C'est fait et c'est  une belle récompense. J'ai beaucoup de chance d'être dans cette équipe, j'ai  apprécié leurs projets pour un sport propre et la promotion des jeunes  coureurs. Cela démontre aussi qu'un coureur propre peut gagner une étape du  Tour. L'équipe a été montée dans cet esprit et ça donne encore plus  d'importance à ma victoire. La chute collective ? elle a bouleversé les  prévisions. Aux 400 mètres, j'ai pris la roue de Roelandts et j'ai compris que  c'était possible de gagner. Le maillot vert ? non, ce n'est pas un objectif, je  suis trop jeune."

Vidéo: le sprint final

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Vidéo: la chute dans le peloton fatale à Contador et Sagan

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