Tour de France : Julian Alaphilippe, candidat le plus naturel au maillot à pois ?
Ne l’attendez pas sur le podium du classement général. Julian Alaphilippe ne devrait pas se mêler à la lutte des leaders sur le Tour de France 2020. “On n’a pas l’équipe pour lutter pour le classement général, et moi je ne l’ai pas en tête", insistait en juillet dans L’Equipe la fusée parée de jaune pendant 14 jours l’an dernier. Pas de forme olympique non plus pour le Français, qu’on voit mal résister en montagne face à un plateau extrêmement relevé dans ce domaine. Il n’a tout simplement plus gagné depuis le Tour 2019.
Nouvelle année, nouvelles résolutions
C’est ce compteur qu’il cherchera à débloquer avant tout. Passé proche d’une victoire sur la 4e étape du Critérium du Dauphiné (3e), sur les championnats de France (3e) et d’un nouveau sacre sur Milan-San Remo (2e), Alaphilippe a récemment prouvé qu’il était sur la pente ascendante et surtout qu’il avait des fourmis dans les jambes. Son stage en altitude dans les Dolomites n’était pas anodin.
Selon toute vraisemblance, c’est dans un rôle d’attaquant que le Français devrait exceller sur ce Tour de France. Il est inconcevable de toute façon qu’il prenne ses aises dans le peloton. Les parcours accidentés et les échappées en montagne devraient l’inciter à prendre la fuite pour chasser des victoires d’étapes. S’il n’y pense pas forcément avant le départ, il pourrait très bien se retrouver assez rapidement avec le maillot à pois de meilleur grimpeur sur les épaules.
Sur le Dauphiné, seul David de la Cruz (UAE) a terminé devant lui dans ce classement et rappelons que Julian Alaphilippe a déjà ramené le maillot à pois chez lui en 2018 avec presque deux fois plus de points que son dauphin Warren Barguil à l’arrivée. A quelques jours du départ de Nice, il est en tout cas le grand favori des bookmakers devant Romain Bardet (AG2R La Mondiale), le dernier à l’avoir porté. Le punch du Français est une arme de choix pour passer en tête des cols hors-catégorie.
Une concurrence encore brumeuse
S’il fait du classement de la montagne un objectif, peu de coureurs seront en mesure de lui contester le gros des points mis en jeu. Les concurrents sont par ailleurs difficilement identifiables avant que la course n’ait emprunté ses premiers lacets montagneux. On pourrait se dire que le maillot à pois sera forcément plus visé par des coureurs français pour le symbole qu’il représente. Les trois derniers meilleurs grimpeurs du Tour sont d’ailleurs tricolores : Bardet, Alaphilippe et Barguil.
Le premier nommé va se consacrer en premier lieu au classement général, lui qui avait manqué le Top 10 pour la première fois depuis 2013 l’an dernier. Le dernier, de son côté, devra d’abord protéger son leader Nairo Quintana (Arkéa-Samsic). Un coureur comme Pierre Rolland (B&B Hotels-Vital Concept) aura plus de libertés pour passer à l’attaque, d’autant que cela conviendrait parfaitement à sa réputation et qu’il a témoigné d’une bonne forme sur le Dauphiné (14e).
Des libertés, il y en aura aussi dans une équipe comme la Sunweb, qui n’a pas de véritable leader pour le classement général ni de train entièrement dévoué à son sprinteur. Marc Hirschi, Tiesj Benoot ou Soren Kragh Andersen devraient peupler les échappées, reste à savoir si l’un des trois sort du lot. On peut aussi se demander si des baroudeurs comme Alessandro de Marchi (CCC) et Thomas De Gendt (Lotto Soudal) auront l’endurance nécessaire pour garder le maillot jusqu’à Paris.
Et si personne ne prend le dessus et que les potentiels candidats se répartissent les points du classement de la montagne, un leader un peu trop dominateur pourrait s’adjuger sans le vouloir le maillot à pois. Le vainqueur du Tour l’an dernier, Egan Bernal (Ineos), avait terminé deuxième du classement. On peut aussi s’attendre à ce qu’un leader décroché de la course au classement général se reporte sur le maillot à pois comme Bardet en 2019. Autant dire qu’à part Alaphilippe, peu de candidats s'annoncent naturellement.
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