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Julian Alaphilippe, le petit prince des Ardennaises

Francetv sport revient toute la semaine sur la jeune génération française, qui est amenée derrière les Bardet, Pinot, à briller les prochaines années. Cinquième et dernier épisode de cette série : Julian Alaphilippe, 23 ans, une des révélations de la dernière saison. Deuxième de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège, le jeune coureur d'Etixx Quick-Step est promis à un bel avenir.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Julian Alaphilippe. (DE WAELE TIM / TDWSPORT SARL)

Le grand public a appris son nom à la fin du mois d'avril 2015. Septième de l'Amstel Gold Race, deuxième de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège ; peu peuvent se targuer d'avoir de tels résultats sur ces classiques en une carrière. Julian Alaphilippe, lui, l'a réalisé en une semaine. Du jamais vu en France depuis Laurent Jalabert, en 1997. Que ce soit Valverde ou encore Rebellin, jamais un de ces spécialistes des Ardennaises n'a réussi à terminer dans les dix premiers de Liège-Bastogne-Liège pour sa première participation. Excepté Eddy Merck, qui était parvenu à remporter la Doyenne en 1967 et… le jeune coureur français, qui n'est pas passé loin d'un exploit fantastique.

Il a failli arrêter le vélo en 2010

Les vrais amateurs de cyclisme connaissent Julian Alaphilippe depuis plusieurs années déjà. Tout commence en 2010, quand cette graine de champion remporte la médaille d'argent au championnat du monde de cyclo-cross, chez les juniors. Mais cette pépite née à Saint-Amand-Montrond songe à arrêter le vélo cette même année, la faute à une blessure au genou qui le tiraille depuis plusieurs mois. Le jeune homme arrive finalement au sein de l'Armée de Terre, où il apprend le métier de coureur cycliste tout en faisant ses classes. Les résultats paient d'entrée de jeu : "Alaf" comme il est surnommé remporte deux titres de champion de France de cyclo-cross espoirs, et réalise des performances intéressantes sur route. Suffisamment en tout cas pour que la réserve de Quick-Step, Etixx-iHNed, se montre séduite par ce coureur prometteur. Julian Alaphilippe passe un an dans cette équipe continentale, avant de gravir encore un échelon et de se retrouver dans l'armada de la Quick-Step, auprès des Boonen, Martin et compagnie. L'une des équipes les plus impressionnantes du World Tour, où il est le seul Français de l'effectif.

Dans une telle équipe, il est souvent compliqué de trouver sa place et de pouvoir tirer son épingle du jeu entre toutes ces têtes d'affiche. Julian Alaphilippe, lui, y arrive de façon surprenante dès sa première année. Troisième de la London Ride Classic, 5e du Grand Prix de Plouay, il remporte la dernière étape du Tour de l'Ain : sa première victoire chez les pros, avec une manière qui avait impressionné tout le monde. C'est sûr, ce n'allait pas être la dernière fois que l'on entendrait le nom Alaphilippe…

Ardennaises, Tour de Californie... En 2015, il a répondu présent

Arrive 2015, et l'année des grands espoirs. A la base, cet ancien pensionnaire de l'Armée de Terre était censé être le coéquipier du champion du monde Michal Kwiatkowski durant les Ardennaises. Sur l'Amstel Gold Race, la tactique déployée par la bande à Lefévère paie : victoire du Polonais, Alaphilippe termine septième. Mais c'est trois jours plus tard que le Français impressionne ses pairs. Dans le final de la Flèche Wallonne, il contrôle toutes les attaques en tête de peloton, et va chercher les derniers fuyards afin de placer son leader dans les meilleures dispositions à l'entame du Mur de Huy. Mais voilà, Kwiatkowski n'est pas dans un bon jour, et fait comprendre d'un signe de la tête au jeune Julian qu'aujourd'hui, ce serait son tour. Il termine alors deuxième, derrière un Alejandro Valverde surpuissant mais pas inacessible. C'est surtout l'image de l'arrivée de Liège-Bastogne-Liège qui restera dans les mémoires. Celle où l'on voit Alejandro Valverde lever les bras juste devant le jeune Français dont la déception se lit automatiquement sur son visage. Sur le podium, le voilà entouré par le coureur espagnol et Joaquim Rodriguez. Un podium prestigieux pour un jeune de seulement 22 ans. La suite de la saison est tout aussi impressionnante : le coureur d'Etixx manque même de peu la victoire sur le Tour de Californie et la laisse pour un écart infime au champion du monde actuel, Peter Sagan.

Il est comme ça, Julian Alaphilippe : sans peur et surtout sans un regard pour les noms prestigieux qui l'entourent sur le podium. Toujours habillé d'un grand sourire, le jeune homme a su s'imposer au sein de son équipe et du peloton World Tour. Il y est apprécié,craint lorsque le parcours est à sa convenance, mais surtout respecté. Du cyclocrossman prometteur qu'il était à ses débuts, ce puncheur est devenu un spécialiste des classiques. Une terreur même, dont on n'a pas fini d'entendre parler.

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