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Haïti : élections sous haute tension

Élections présidentielle et législatives en Haïti ce week end. Un scrutin qui se déroule dans un pays dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier dernier, et touché depuis quelques semaines par une épidémie de choléra qui a déjà fait 1500 morts.
Article rédigé par franceinfo
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L'épidémie de choléra continue de progresser en Haïti. Selon les derniers chiffres fournies par les autorités haïtiennes, apparue à la mi-octobre, elle a déjà fait 1.603 morts et provoqué près de 30.000 hospitalisations.
_ Jusqu'à présent, l'OMS tablait sur un pire scénario avec 200.000 cas. Mais l'épidémie se développant très vite selon l'ONU, l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS, office régional de l'OMS) juge que le cap des 200.000 cas pourrait être franchi dans trois mois et a indiqué jeudi qu'elle pensait même que ce nombre pourrait doubler pour atteindre 400.000 cas d'ici un an.

Notamment dans le nord du pays et la région de l'Artibonite, considérée comme le grenier à riz de l'île. Les riziculteurs travaillent donc dans des conditions particulièrement difficiles, car le choléra profite de l'eau stagnante pour se propager.

Difficile dans ces conditions d'organiser des élections dignes de ce nom. Mais le gouvernement a maintenu le scrutin. A deux jours du vote, les Haïtiens étaient extrêmement nombreux à faire la queue partout dans le pays devant les différents centres de distribution des cartes d’identité. Ces cartes doivent leur donner, entre autres, le droit de voter, mais il semble évident qu’elles ne seront pas toutes distribuées d’ici dimanche.

Au total, 11.181 bureaux de vote seront ouverts. Ils dépendront de 1.500 centres de vote, dont 41% se trouvent dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. "C'est un défi logistique et sécuritaire que nous allons relever" avec les autorités haïtiennes, a souligné le chef de la mission de l'ONU en Haïti (Minustah), Edmond Mulet.

La diaspora haïtienne a été l'un des thèmes importants de cette campagne; quatre millions de personnes qui vivent à l'étranger mais qui n'ont pas le droit de voter, pas le droit de s'exprimer alors qu'elle ont un poids économique considérable. Elles apportent chaque année environ deux milliards de dollars au pays et peuvent jouer un rôle essentiel dans la reconstruction.

Au chapitre des pronostics, Mirlande Manigat et le candidat du parti au
pouvoir, Jude Célestin, font figure de favoris. Selon un sondage du Bureau de recherches en informatique et en développement économique et social, Mme Manigat l'emporterait avec 36% des voix contre 20% à M. Célestin. Un troisième candidat, Michel Martelly, plus connu sous son nom de chanteur, "Sweet Micky", recueillerait 14% des suffrages.
Au total, il y a dix-huit candidats en lice.

Caroline Caldier, avec agences

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