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Haïti : coup d'envoi de la campagne présidentielle, dans la pagaille

A deux mois tout juste de l'élection présidentielle en Haïti, les 19 candidats partent en campagne, dans un pays toujours convalescent, huit mois après le séisme.
Article rédigé par franceinfo
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Le président sortant René Préval l'a confirmé le 12 septembre dernier : l'élection présidentielle aura lieu le 28 novembre en Haïti, malgré le désordre qui règne toujours sur l'île, huit mois après le séisme. René Préval, qui ne pourra se représenter, affirme que "les élections seront organisées par un conseil électoral provisoire indépendant du pouvoir et crédible."

La campagne présidentielle s'ouvre aujourd'hui : les candidats en lice vont pouvoir commencer à placarder des affiches et à distribuer des tracts. Les rassemblements publics et la diffusion de messages dans la presse ne seront autorisés qu'à partir du 15 octobre.

Mais dans un pays où 1,3 million de personnes sont toujours sans abris, et où la reconstruction n'est qu'amorcée, les conditions s'avèrent peu propices à une campagne réussie. Haïti n'a en effet à ce jour reçu que près d'un milliard d'euros sur les dix milliards promis par la communauté internationale. La plupart des Haïtiens avouent donc avoir perdu espoir en la classe politique.

Le processus électoral devra aussi surmonter des difficultés structurelles, telles que la destruction de plusieurs centres de vote lors de la catastrophe. Le pays en compte près de 1.500. La mission de l'ONU en Haïti (Minustah) a toutefois entamé un processus de remplacement des lieux endommagés.

Quelle crédibilité pour le scrutin ?

La question de la crédibilité du scrutin est également épineuse : quatre grands partis de l'opposition ont en effet annoncé leur intention de boycotter "cette mascarade électorale."

Un rapport publié début septembre par l'ONU met lui aussi en avant les difficultés auxquelles doit faire face le pays à l'approche des élections : l'insécurité grandissante dans les camps, ainsi que la reprise du trafic de drogue et de l'activité des gangs témoignent de la fragilité du pays. Qui plus est, en l'absence d'autorité de contrôle, le risque de financements illégaux issus notamment du crime organisé est réel, discréditant la classe politique.

D'autant qu'avant même son coup d'envoi, la campagne présidentielle avait dû faire face à quelques remous, notamment concernant la candidature très contestée, et finalement recalée, du chanteur Wycleff Jean.

Virginie Ballet, avec agences

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