Groupama-FDJ: asseoir pour aller plus haut
"On aura davantage de moyens mais on ne va pas ressembler à certaines équipes de football, on ne va pas sortir le carnet de chèques", annonce le manager qui dirige l'équipe française depuis sa création en 1997, lors de la présentation de son groupe mercredi à Paris. "On va mettre en place une équipe contentale (en 2019) pour sortir des jeunes talents". "L'idée est d'optimiser le niveau moyen de l'équipe", ajoute Marc Madiot qui a recruté sept coureurs, entre autres le prometteur Benjamin Thomas, champion du monde sur la piste, et deux soutiens solides à ses chefs de file, l'Autrichien Gerog Preidler pour Pinot et le champion des Pays-Bas Ramon Sinkeldam pour Démare.
L'arrivée de Groupama renforce l'ADN français de l'équipe, dotée d'un maillot aux trois couleurs nationales. "Si nous revenons dans le vélo, c'est pour la performance et pour porter haut et fort les couleurs de la France. On a l'ambition de faire la plus belle équipe du circuit", affirme le directeur général du groupe d'assurance, Thierry Martel. "Ce qu'on veut, c'est conserver nos éléments forts, les développer et inciter des jeunes de grand talent à nous rejoindre", explique Marc Madiot qui croit fermement en ses deux leaders et fixe des ambitions dans le Tour.
Un goût d'inachevé dans le Tour
Dans ce contexte, Madiot réfute l'hypothèse que Romain Bardet, sur le podium du Tour ces deux dernières années, ait pris définitivement l'ascendant sur son compagnon d'âge (27 ans) Thibaut Pinot, 3e en 2014 mais contraint à l'abandon en 2016 puis 2017. "C'est un effet d'optique", répond-il. "Je pense que Thibaut, au niveau physiologique, est largement au niveau de Bardet. Il faut qu'il finisse de se convaincre qu'il peut faire plus et mieux. L'objectif de l'équipe est de lui faire prendre conscience qu'il a tout ce qu'il faut pour un jour gagner un grand tour."
Au printemps, le grimpeur franc-comtois a obtenu de passer par la case Giro, la course de son coeur (4e et victoire d'étape en 2017). Mais, à l'inverse de l'an dernier, il aura un programme allégé en début de saison pour se présenter avec le maximum de fraîcheur, avec 32 jours de course, au départ du Tour (7 juillet à Noirmoutier). "En 2017, on a eu un goût d'inachevé dans le Tour", reconnaît Madiot à propos de la contre-performance de Pinot et de l'abandon prématuré de Démare après sa victoire d'étape. "L'équipe aura cette année de hautes ambitions. On veut de la performance et ça va se traduire à différents niveaux, victoires d'étape dans un premier temps, la lutte pour le maillot vert et le maillot à pois ensuite".
Le classement général ? "Il dépendra du chrono par équipes et surtout de l'étape des pavés. On fera le bilan après une semaine", répond prudemment le responsable de l'équipe qui insiste, en revanche, sur l'importance des Mondiaux pour Pinot, avantagé par le parcours autrichien d'Innsbrück taillé pour les grimpeurs. David Gaudu, pour sa part, aura un objectif personnel dans la Flèche Wallonne, après avoir formé un binôme avec Pinot dans le Tour de Catalogne, puis il s'étalonnera au Dauphiné. Pour sa deuxième saison chez les pros, le jeune Breton (21 ans) pourrait ensuite disputer son premier grand tour à la Vuelta.
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