Leader du Giro, Rohan Dennis se projette dans les Grands Tours
Tour de France 2015, Vuelta 2017, Giro 2018: le coureur de la BMC a connu et savouré le plaisir des séances de protocole dans la peau du leader du Grand tour. Il l'apprécie: "c'est la première fois que je garde un maillot de leader plus d'une journée", a-t-il déclaré au lendemain de la 2e étape du Tour d'Italie à Eilat, en Israël, avant que l'épreuve ne revienne sur ses terres d'origine. Mais il ne s'en satisfait pas pour autant: "C'était notre objectif d'arriver avec ce maillot rose en Italie. Maintenant que c'est fait, je vais essayer de le défendre jour après jour" pour le garder le plus longtemps possible. "Avec mon équipe, nous allons courir comme si je voulais gagner le classement général, même si je vais sans doute finir à une heure. Nous le ferons pour comprendre quelles sont mes faiblesses et ma marge de progression. C'est un plan à moyen terme et ce Giro est capital pour faire le point sur ma situation", a poursuivi Dennis, qui fêtera son 28e anniversaire au lendemain de l'arrivée du Tour d'Italie à Rome. Car l'Australien voit plus loin.
Objectif podium en 2020
Pistard de formation, le natif d'Adelaide ne compte certes aucun résultat significatif au classement général des grands tours. Mais il s'est déjà mis en valeur dans des courses d'une semaine comportant des étapes de montagne (8e du Dauphiné 2013, 2e de Tirreno-Adriatico 2017, 7e du Tour de Romandie 2018). Alors il se prend à rêver de jouer davantage encore dans la cour des grands. Réaliste mais déterminé, Dennis sait tout le chemin qui lui reste à parcourir il le disait d'ailleurs après avoir survolé le championnat d'Australie du contre-la-montre pour la deuxième année consécutive. "Mon objectif est de vraiment apprendre donc c'est possible que je ne réalise pas de résultats particuliers cette année. Je vais peut-être peut-être échouer mais je compte bien apprendre de mes trois semaines sur le Giro, avancer pas à pas au cours des prochaines années, en espérant voir la lumière au bout du tunnel en 2020. Je n'ai aucune pression car nous avons aussi Richie et Tejay pour le général des Grands Tours...je vais pouvoir me concentrer sur ma progression durant les prochaines années, afin de devenir un coureur de général et réussir à terminer sur le podium".
Wiggins et Dumoulin, exemples à suivre
Pour cela il le sait, il a conscience qu'il lui faudra sérieusement travailler pour éviter de sombrer dans les étapes de montagne, où il s'écroule généralement et perd tout l'avantage des efforts qu'il a consentis dans les chronos individuels. Mais ce travail-là ne lui fait pas peur et cette progression n'est pas impossible. Il sait que d'autres coureurs sont parvenus à le faire qui, répertoriés avant tout comme rouleurs, sont ensuite parvenus à devenir des champions tout terrain, capables de renverser les pronostics. Deux exemples s'imposent de coureurs qui possédaient au départ le même profil que lui: ceux de son compatriotes Bradley Wiggins, vainqueur du tour de France 2012 et de Tom Dumoulin, tenant du titre sur le Giro.
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