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Giro : Richard Carapaz s'offre une deuxième victoire d'étape et le maillot rose

Richard Carapaz a remporté la 14e étape du Giro samedi, dont l'arrivée était jugée à Courmayeur. Le coureur de la Movistar s'est extirpé du groupe des favoris dans le Colle San Carlo à 28 km de la ligne. Il n'a pas été revu. Gros coup pour l'Equatorien qui a tellement creusé sur Primoz Roglic qu'il en a profité pour récupérer le maillot rose de leader. Simon Yates et Vincenzo Nibali complètent le podium de l'étape.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (LUK BENIES / AFP)

Depuis le début du Giro, les caméras sont braquées sur deux coureurs : Primoz Roglic et Vincenzo Nibali. Surtout depuis vendredi, où le premier s'est désintéressé de la poursuite des échappés pour garder l'Italien. Ils semblaient les plus forts après le deuxième contre-la-montre, mais les deux hommes ont fui la gloire et les podiums en deuxième semaine. Très attendus sur la 14e étape, c'est un autre coureur qui a tout fait sauter : Richard Carapaz.

Plus discret mais plus explosif

Personne ne doutait de sa bonne forme. Vainqueur de la Vuelta a Asturias avant de poser ses valises en Italie, l'Equatorien a montré de bonnes choses sur les deux chronos, habituellement pas sa tasse de thé. Il a surtout raflé la mise sur la 4e étape, qui devait être le théâtre d'une confrontation entre puncheurs et sprinteurs. Vendredi, il avait pris le large pendant que les motos suivaient le duel Roglic-Nibali. Tranquillement, il avait signé le meilleur temps d'ascension vers Lago Serrù dans les 5 derniers kilomètres de la 13e étape (16'15, contre 16'34 pour le vainqueur Zakarin). Un signe.

La lumière médiatique ne le fait pas briller et il a levé les bras, le lendemain, sur la 14e étape, avec une belle avance sur tous les favoris (1'32 sur Yates, 1'54 sur les autres). Le grimpeur de poche a bâti son succès d'une attaque tranchante dans le Colle San Carlo, quatrième des cinq montées du jour. Après avoir basculé avec 30 secondes d'avance dans la descente, il a continué à creuser jusqu'à récupérer le maillot rose. 

Le récit de l'étape

Dès la première ascension, on a cru au début d'un gros chantier. Alors qu'une première échappée a tenté de sortir, Simon Yates (Mitchelton-Scott) s'est levé sur ses pédales pour bousculer les leaders. Au lendemain d'une journée ratée, le Britannique a tenté de stopper l'hémorragie. Il a immédiatement été pris en chasse par Primoz Roglic (Jumbo-Visma) en personne. Le Slovène n'avait marqué que Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) jusque-là. Scène assez irréelle, l'échappée en cours de formation a presque été dépassée par les favoris, engagés dans leur propre guerre.

L'allure a ensuite été calmée par le peloton. 8 hommes ont pris le large : Andrey Amador (Movistar), Ivan Sosa (Team Ineos), Fausto Masnada, Mattia Cattaneo (Androni-Giocatolli), Giulio Ciccone (Trek Segafredo), Lucas Hamilton (Mitchelton-Scott), Christopher Juul-Jensen (Mitchelton-Scott) et Hugh Carthy (EF). Ils ont compté jusqu'à trois minutes d'avance. Ciccone en a profité pour conforter son maillot azzurro de meilleur grimpeur. Tony Gallopin, Hubert Dupont (AG2R La Mondiale), Damiano Caruso (Bahrain-Merida) et Ion Izagirre (Astana) ont réussi à opérer la jonction à 58 km de l'arrivée.

Dans l'avant-dernière ascension, la plus difficile, à savoir le Colle San Carlo (10.1 km à 9.8%), les favoris ont repris et lâché ces fuyards. Les cinq meilleurs grimpeurs du Giro sont là : Roglic, Nibali, Lopez, Carapaz, Landa. Après plusieurs pétards mouillés, signés Lopez et Nibali, c'est Carapaz qui s'envole à 28km de l'arrivée, contraignant Roglic à enfin prendre en charge la poursuite. Rejoints dans la descente par Rafal Majka (Bora Hansgrohe), ils n'arrivent pas à attraper l'Equatorien, solide défenseur de ses 30 secondes d'avance.

Au pied de la dernière ascension, Simon Yates et Joe Dombrowski (EF) font la jonction à 7 km de l'arrivée, suivis par Pavel Sivakov (Ineos) et Damiano Caruso. Si le groupe se renforce, c'est la preuve que la chasse au Carapaz est un échec. L'écart grandit. A cet instant de la course, il ne fait plus aucun doute que le maillot rose changera d'épaules. Jan Polanc (UAE) est signalé à plus de 6 minutes. On attendait Roglic, mais Richard Carapaz coupe la ligne d'arrivée avec assez d'avance pour doubler le Slovène au général, tout en décrochant un deuxième succès d'étape sur le Giro cette année.

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