Giro : issu de l'échappée du jour, Jan Tratnik remporte la plus belle victoire de sa carrière
Journée tranquille sur les routes du Giro. Au lendemain d’une journée de repos méritée pour le peloton, et à la veille de l’une des étapes reines de cette édition, tout le monde s’attendait à ce que les échappées se jouent, pour la 7e fois dans ce tour d’Italie, la victoire d’étape. Au départ d’Udine, capitale de la région historique du Frioul, 28 fuyards sortaient du peloton avec la ferme intention de lever les bras, après 229 km de course, à San Daniele del Friuli. Chose faite pour Jan Tratnik, l'homme le plus fort de l'échappée.
Le classement de la montagne comme seul intérêt du début de course
Très vite, l’échappée prenait le large et l’écart était de plus de 10 minutes, il était clair que le vainqueur du jour se trouvait au sein de l’échappée matinale. Parmi eux, on retrouvait quatre coureurs de l’équipe AG2R La Mondiale, équipe la plus représentée, avec Andrea Vendrame, Geoffrey Bouchard, François Bidard et Lawrence Warbasse. Dans le groupe de tête figuraient également Julien Bernard, Ben Swift, qui faisait figure de favori du jour, Fabio Felline, Valerio Conti, Ben O’Connor, Ruben Guerreiro ou encore le maillot bleu Giovanni Visconti. Les deux derniers, qui se disputent le classement de la montagne depuis le grand départ du Giro en Sicile, ont été les grands animateurs de l’étape. Et pour cause, sur les 229 km du parcours, six difficultés étaient répertoriées. Ce matin à Udine, Visconti comptait 31 points d’avance sur son adversaire portugais. Au soir de cette 16e étape, à San Daniele del Friulli, l’expérimenté sicilien compte 30 points d'avance sur son rival. En ne concédant qu'un point, il est le premier grand vainqueur de la journée.
À 60 km de l’arrivée, la course s’anime enfin
C'est sous l’impulsion de Manuele Boaro, coureur italien de l’équipe Astana, aussitôt suivi par Jan Tratnik, Slovène de l’équipe Bahrein-McLaren, que cette 16e étape s'est véritablement animée alors qu'il restait 60km à parcourir. Rapidement, les deux hommes prenaient quelques longueurs d’avance sur les autres membres de l’échappée matinale. Mais, l’écart des deux fuyards n’excédaient jamais les 40 secondes sur quatre coureurs partis en contre-attaque dans la deuxième ascension du Monte di Ragogna, une difficulté de 3e catégorie à escalader à trois reprises dans le circuit final. À la pédale, Tratnik, probablement boosté par le fait de rouler à quelques kilomètres seulement de sa Slovénie natale, distançait Boaro dans les derniers hectomètres d’ascension. Au passage sur la ligne, alors qu’il restait un tour du circuit final à parcourir, l’homme de tête possédait 45 secondes sur sept coureurs à savoir Geoffrey Bouchard, Ben Swift, Ben O’Connor, Alessandro Tonelli, Kamil Balecki, Manuele Boaro, distancé par Tratnik, et Enrico Battaglin, coéquipier de l’homme de tête. Excellent rouleur - il a notamment pris la 6e place du championnat d’Europe du contre-la-montre - Jan Tratnik pouvait entrevoir un succès d’étape, son premier sur un Grand Tour.
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Au pied de la dernière ascension du Monte di Ragogna, Jan Tratnik possédait 45 secondes d'avance sur ses poursuivants. Très vite, Ben O'Connor (NTT) et Ben Swift (Ineos Grenadiers) s'isolaient en compagnie d'Enrico Battaglin, pour protéger Tratnik, avant que l'Italien ne cale. Peu après, l'Australien O'Connor, impressionnant de facilité dès que la route s'élevait, se retrouvait seul à la poursuite du Slovène. Au sommet, la jonction était faite. Les deux hommes partaient se disputer la victoire à San Daniele del Friulli. En attaquant avec une force impressionnante dans le dernier kilomètre, et en devançant Ben O'Connor, Jan Tratnik a donc remporté la plus belle victoire de sa carrière.
Chez les favoris, le maillot rose Joao Almeida, est sorti dans le final pour gagner quelques secondes et conforter son maillot à la veille d'une étape décisive. Au final, le Portugais grappille 2 secondes sur Wilco Kelderman. Le Néerlandais pointe à 17 secondes du coureur de l'équipe Deceunick-Quick Step au classement général. À l'issue de la course, le leader du classement général a expliqué son geste. "Je me sentais bien. À mes yeux, la meilleure défense, c'est l'attaque. Mon équipe a fait un gros travail aujourd'hui et dans la final, et je voulais les récompenser, a concédé le maillot rose, dans une étape si longue, tout se joue au mental. Parfois, la tête est plus importante que les jambes." Avant de se projeter sur les prochaines étapes : "Je suis en confiance et je suis prêt à vivre le pire."
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