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Giro 2019 : cinq têtes d'affiche pour une consécration

Focalisé sur le Tour de France, Chris Froome (Team Ineos) ne sera pas présent sur le Giro pour défendre son titre. Samedi, ils seront nombreux à rêver d'inscrire leur nom au palmarès de la compétition. Si Egan Bernal a dû déclarer forfait à cause d'une fracture de la clavicule, cela ne fait qu'attiser la concurrence entre cinq grands noms du peloton qui font figure de favoris à la victoire finale, à Vérone le 2 juin prochain.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
 

Dumoulin en valeur sûre

La Sunweb ne s'en cache pas, c'est son "premier gros objectif" de la saison. La formation mise tout sur son néerlandais Tom Dumoulin, devenue valeur sûre. Depuis son sacre en 2017, il a enchaîné une deuxième place sur l'épreuve l'an dernier, quelques semaines avant une autre seconde place, cette fois sur le Tour de France.

Plus largement, sur ses six derniers grands tours, il a remporté au moins une étape. Le tracé du Giro 2019, ponctué de trois contre-la-montre, lui convient parfaitement.  Reste à savoir si son début de saison épuré ne lui sera pas préjudiciable en termes de rythme. 6e sur l'UAE Tour, 4e sur Tirreno-Adriatico, il s'est montré plus présent qu'en 2018 à pareille époque, mais a semblé en moins bonne forme sur Liège-Bastogne-Liège (50e), sa dernière sortie, conclue à 7 minutes du vainqueur.

Comme l'an passé, le Team Sunweb lui a associé le jeune Sam Oomen, qui avait bouclé le Giro à une prometteuse 9e place. Cette année il bénéficiera également du soutien de Jan Bakelants, qui retrouvera le Giro sept ans après sa dernière participation. Le Belge a l'habitude de conclure les grands tours aux alentours du Top 20. En première semaine, Chad Haga et Louis Vervaeke seront chargés d'assurer la protection de leur leader, puis ce sera au tour des jeunes australiens Chris Hamilton, Jai Hindley et Robert Power de le faire.

Yates, la revanche dans la peau

La victoire lui tendait les bras en 2018, mais il avait explosé dans le Colle delle Finestre, le maillot rose sur les épaules. Animé par un sentiment de revanche, il était revenu très fort sur la Vuelta, qu'il a remportée en patron. Mais, le Britannique n'a sûrement pas évacué toute sa frustration. Il a vu qu'il était capable de toiser la concurrence en Italie, il a constaté qu'il pouvait tenir pendant trois semaines en Espagne, attention à Simon Yates.

Cette saison, il n'a pas encore joué la gagne dans un classement général (25e sur Paris-Nice, 13e en Catalogne) mais on l'a vu plus fort que tout le monde sur la quatrième étape du Tour d'Andalousie et il a signé son premier succès sur un contre-la-montre sur Paris-Nice. Il n'a plus couru depuis le 31 mars mais il semble avoir accompli un travail spécifique et précis avant le Giro. Esteban Chaves et Mikel Nieve seront présents à ses côtés comme l'an dernier.

Roglic, l'affamé qui fait peur

C'est le dernier qu'on a vu briller et assurément celui qui a les dents les plus longues. Alors qu'il disait ne pas être à 100%, il a écrasé la concurrence sur le Tour de Romandie. Globalement indéboulonnable, le Slovène a pris part à trois courses d'une semaine, il les a toutes remportées, que ce soit l'UAE Tour, Tirreno-Adriatico et donc le Tour de Romandie. Un sans faute tout simplement pour celui qui sera avantagé par les trois chronos qui parsèmeront le parcours. Sur sa première tentative de classement général en grand tour, Primoz Roglic a terminé 4e du dernier Tour de France, il ne se contentera pas d'un tel résultat sur les routes d'Italie.

Sur les 8 coureurs envoyés en stage en altitude dans la Sierra Nevada par la Jumbo-Visma, sept accompagneront Roglic. Initialement, Robert Gesink devait faire partie de la sélection mais il a lourdement chuté sur Liège-Bastogne-Liège et a dû déclarer forfait. C'est finalement Sepp Kuss qui jouera les pompiers de service. Il épaulera son leader en montagne aux côtés de Laurens de Plus, dans le Top 20 des deux dernières ardennaises, d'Antwan Tolhoek et de Koen Bouwman.

Nibali, le requin rôde

Depuis sa chute dans l'Alpe d'Huez sur le Tour en juillet dernier, Vincenzo Nibali a préféré l'ombre à la lumière. Après une Vuelta transparente, le Requin de Messine avez retrouvé des couleurs sur le Tour de Lombardie, où il avait seulement été battu par Thibaut Pinot. Le rythme revenait, mais la saison s'est terminée et l'Italien n'a pas fait trop de bruit en 2019. Mais il est là, présent avec les meilleurs depuis Milan - San Remo (8e). Il s'est montré à son avantage sur le Tour des Alpes (3e) et était dans le coup sur Liège-Bastogne-Liège (8e).

Et si Nibali remportait son 5e grand tour après deux Giro, une Grande Boucle et un Tour d'Espagne ? Chez lui, Nibali ne déçoit jamais. Sur ses 5 dernières participations, il s'est systématiquement placé sur le podium. Il aura en tout cas deux bons gardes du corps pour assurer sa défense en montagne. D'un côté, Domenico Pozzovivo, sept Top 10 en grand tour dans sa carrière, de l'autre, Damiano Caruso, 8e de son dernier Giro en 2015. 

Lopez, indébordable en haute altitude

Pour son premier Giro l'an dernier, Miguel Angel Lopez avait plutôt mal commencé. Mais Superman est du genre solide, du genre à sourire à mesure que la pente se raidit. Quand Yates et Pinot ont craqué, il en a profité pour chiper la troisième place du classement général lors de la dernière étape de montagne. Le scénario s'est répété sur la Vuelta à peine 4 mois plus tard, avec un deuxième podium sur un grand tour en 2018 pour le Colombien.

Avant de s'élancer de Bologne, Lopez a fait ses gammes sur le Tour de Colombie (1er), sur Paris-Nice (2e dans le Col du Turini) et sur le Tour de Catalogne, remporté devant des coureurs comme Bernal ou Quintana. En Italie, il sera bien entouré. Il aura à sa disposition des coureurs comme Pello Bilbao (6e du dernier Giro), Ion Izagirre (vainqueur au Pays-Basque cette année), Jan Hirt ou Dario Cataldo. S'il devrait souffrir dans les chronos, il devrait être redoutable en troisième semaine.

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