Gare à la bordure !
Ceux qui y croient
Les BMC auraient-ils une idée derrière la tête ? Avec sa grosse équipe de rouleurs et des conditions idéales pour bordurer, John Lelangue se tient prêt à lancer la machine. « On sait quaujourdhui que ce nest peut-être pas une journée si facile que ça, prévient le manager de Cadel Evans. Javais regardé la carte du Tour il y a quelques temps et je métais dit que si un venait de là, ça pouvait être sympathique. Mais ça peut jouer dans les deux sens. Ça peut être propice pour faire quelque chose ou pour perdre le Tour. En tout cas ça va rendre la course plus intéressante. Peut-être quon aura un schéma classique avec des échappés repris puis un sprint massif mais lopportunité est là. » En 2007, Christophe Moreau sétait fait piéger par une bordure initiée par les Columbia. En 2009, cest Alberto Contador qui avait fait les frais dun vent de côté. En jaune depuis Monaco, Fabian Cancellara avaient fait rouler ses hommes avec laide des Astana de Contador. Bruyneel ayant choisi de favoriser Lance Armstrong qui était à lavant.
Ceux qui en doutent
Bordure, rêve ou réalité ? Pour Philippe Raimbaud de Saur-Sojasun, cela semble peu probable. « Tout dépend de lorientation réelle du vent, explique-t-il. Je ne suis pas certain que les zones qui sy prêtent soient suffisamment proche de larrivée pour que ce soit dangereux. On fantasme souvent sur les bordures et généralement la montagne accouche dune souris. » Pour Jérôme Pineau (Quick Step), cest la fatigue du peloton qui est garant dune journée « tranquille ». « Sur le Tour cest rare quand on voit des bordures. Mais il faut rester tranquille, les Pyrénées viennent de passer. Même si on dit quil ne sest rien passé, nous derrière on en chie. Je ne vois pas quelle équipe va mettre en route une bordure. Pas Europcar, ça ne va pas dans leur sens. HTC va rouler mais de là à faire une bordure, je ne pense pas. » Même sentiment pour lancien routier-sprinteur Jo Planckaert qui a vu des coureurs « cramés » après la montagne.
Ceux qui stressent
Quand le vent chatouille les oreillettes dès la sortie du bus, le stress monte forcément. Surtout pour ceux qui ne sont pas des gros rouleurs. « Pour les coureurs, vent de face cest le meilleur car le peloton ne roule pas trop vite et tu peux rester derrière, raconte lancien spécialiste des bordures Jo Planckaert. Mais un vent de côté, cest toujours dangereux. Du coup on est stressés le matin. » Dans le peloton, le Belge sait que les frères Schleck naiment pas le vent et sattend à les voir courir devant. A laise en altitude, beaucoup moins sur le plat, David Moncoutié est inquiet. « Il y en a qui sont stressés par les étapes de haute montagne et dautres comme moi qui sont un peu stressés par les étapes de plaine où on annonce beaucoup de vent. Le final va être nerveux, jespère que léchappée partira vite et que derrière il ny aura pas le chantier. Il y a de la fatigue avec un début de Tour dur, des mauvaises conditions météo, les Pyrénées, il va falloir saccrocher. » Jo Planckaert a la solution. Se caler dans la roue de Fabian Cancellara. « Quand il est devant toi, fini le stress. »
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