Evans, héros national
La victoire de Cadel Evans sur le Tour de France 2011 a rapidement franchi les océans pour créer un véritable séisme en Australie. L'ile-continent, dont la passion pour le sport n'est plus à démontrer, vibre depuis longtemps pour les exploits de son champion, déjà passé si près du sacre à deux reprises (2007 et 2008) et qui a enfin remporté, à 34 ans, la plus grande course cycliste du monde. "Tour de Champ", Tour de force" : les titres de la presse australienne, en français dans le texte, saluent le succès de leur protégé avec enthousiasme. A l'image du quotidien The Australian, qui encense "The king of the road" (le roi de la route), les journaux n'hésitent pas à placer le succès d'Evans au rang des plus grands exploits sportifs de tous les temps. Le succès du coureur de 34 ans est ainsi placé lundi par les journaux au même niveau que les exploits du tennisman Rod Laver ou que le triomphe du voilier australien dans la Coupe de l'America en 1983. Rien que ça.
Caden Evans , qui a devancé les frères Schleck, a atteint "l'une des dernières frontières du sport australien", estime Ruper Guinness, journaliste au Sydney Morning Herald, qui couvre le Tour depuis 1987. "Voir Evans accomplir un Tour quasi-parfait a été un immense plaisir. Il n'a presque rien raté durant les trois semaines", a-t-il ajouté. Pour le Sydney Morning Herald, est tout simplement devenu "le roi de France" alors que le Herald Sun applaudit "l'approche calme, tranquille et réfléchie" du vainqueur 2011.
Cette "méthode Evans" est reprise par l'ensemble des quotidiens à travers la planète qui s'inclinent devant le parcours quasi-sans-faute d'Evans durant les trois semaines de course. Si tout le monde s'accorde à dire que le leader de la BMC n'est pas le vainqueur le plus "flashy" de l'histoire, qu'il ne faut pas compter sur lui pour déclencher des attaques au long cours qui font la légende du Tour, Evans fait l'unanimité quant à la justesse de sa façon de gérer l'évènement. "Cadel Evans n'est sans doute pas le plus brillant, mail est très bon partout", souligne L'Equipe. Le quotidien français met également en avant le fait que la victoire d'un Australien est une grande première et "s'inscrit dans la globalisation de ce sport (...) et ce n'est plus une utopie d'imaginer que l'Asie sera bientôt vraiment compétitive et il ne s'écoulera peut-être pas bien des années avant que l'Afrique noire n'envoie ses grimpeurs concurrencer les Colombiens, vainqueurs l'an dernier du Tour de l'Avenir".
Juste un type bien
L'Océanie émerge, le dopage recule. C'est bien l'autre point que la presse retient au moment de tirer le bilan de ce Tour 2011. La moyenne (39,794) est la 11e de l'histoire et marque un net recul par rapport aux années précédentes et notamment celles du règne de Lance Armstrong (record de vitesse en 2005 à 41,654 km). De là à tirer des conclusions hâtives sur la disparition du dopage, il y a un pas que Libération refuse de franchir. "Un Tour plus clair mais pas transparent", titre le quotidien français qui le qualifie "décroissant", à savoir "le moins outrancier depuis vingt ans". Et le journal de comparer son vainqueur, Cadel Evans, à François Hollande : "sans charisme mais rassurant" (sic).
La personnalité de l'Australien, autant que son coup de pédale, fait également la une. Tous s'accordent à reconnaître à Evans un caractère attachant. "Un héros si discret", résume Le Parisien qui le décrit comme "situé à l'opposé des canons du vedettariat". On y apprend que le vainqueur du Tour a failli perdre la vie dans un accident de cheval à 8 ans et qu'il s'investit énormément dans des uvres caritatives. Grand champion, gros cur, Cadel Evans est un vainqueur parfait sous tout rapport.
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