Evans avait tout préparé
Evans touche au but
Deux fois deuxième sur le Tour de France. Considéré comme un suiveur plus quun grand attaquant, Cadel Evans a toujours eu du mal à exister face aux Armstrong et Contador. Issu du VTT (double vainqueur de la coupe du monde), lAustralien a attendu longtemps avant convaincre le monde du vélo sur routes. Le premier déclic fût son titre de champion du monde sur route en 2009 à Mendrisio. Pris en main par John Lelangue, Evans est arrivé tranquillement à maturité. Vainqueur de la Flèche Wallonne, il est programmé pour gagner le Tour en 2010. LAustralien prend le maillot jaune mais doit vite le rendre à cause dune chute. Evans conserve sa sérénité et reporte toute son attention sur le Tour 2011. Il peaufine sa préparation sur le Dauphiné et arrive au top de sa forme en Vendée. Entouré dune équipe dévouée à sa cause, « lAussie » ne sera jamais pris dans les chutes de début de Tour. Mieux, il gagne à Mûr-de-Bretagne devant Alberto Contador et Alexandre Vinokourov. Oui, Evans peut aussi gagner des étapes. Sa chance sera aussi de bénéficier dun grand
Hushovd. En terminant avec les meilleurs au sommet de la bosse bretonne, il évite à Evans de prendre le maillot jaune. Le phénomène norvégien puis lincroyable Voeckler joueront donc en faveur de lAustralien qui nassumera le poids de la course quaux moments décisifs, dans les montées du Galibier et de lAlpe dHuez. Il navait plus quà enfoncer le clou dans le contre-la-montre de Grenoble. Cest chose faite avec puissance et facilité aux dépens des Schleck (231 sur Andy et 234 sur Fränk). Evans va remporter le Tour de France pour la première fois !
Une tactique payante
Parfois raillée pour sa tactique de course, léquipe BMC a eu tout bon sur ce Tour de France. En roulant derrière Voeckler à St-Flour. En roulant derrière Andy Schleck dans le Galibier. Tout cela pour arriver dans les meilleures conditions possibles avant ce chrono grenoblois, la carte maîtresse de l'Australien. « Même si certains nous ont reproché de trop rouler. On est content de lavoir fait en début de Tour pour éviter les chutes et dans le final de St-Flour pour diminuer lécart avec Voeckler sinon la situation aurait été totalement différente. Finalement, on na pas fait derreur », a constaté le manager de BMC John Lelangue. Le moment clé de ce Tour de France se situe dans la terrible étape Pinerolo Galibier. Pointé à quatre minutes dAndy Schleck avant lascension finale, lAustralien sera le seul à prendre le Luxembourgeois en chasse. Une grosse prise de responsabilité dictée par son appétit de victoire. Sil voulait gagner le Tour, il se devait de réagir. Son numéro, tout en puissance, le ramènera à 215 de son rival et à 57 au général. "Dans le Galibier, j'ai eu peur que ça m'échappe. J'ai essayé de garder mon calme. C'était une étape dure et Andy a attaqué de si loin que j'ai eu du mal." En adaptant sa stratégie au jour le jour avec pour dernier objectif le contre-la-montre de Grenoble, Evans avait vraiment tout préparé. "Je n'arrive pas à y croire. Je suis tellement concentré depuis si longtemps sur cet objectif." Dimanche, il sera sur la plus haute marche du podium. Là où il rêvait d'être depuis si longtemps.
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