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Tour de France : Egan Bernal, le vainqueur sortant, abandonne

La formation Ineos Grenadier a décidé de retirer Egan Bernal, hors du coup, du Tour de France. Le jeune Colombien, tenant du titre, n'est jamais paru en mesure de l'emporter cette année, se montrant incapable de suivre le rythme des meilleurs. C'est le premier gros coup d'arrêt dans la carrière du prodige.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Egan Bernal en souffrance sur ce Tour 2020 (BENOIT TESSIER / AFP)

Difficile de reconnaître le coup de pédale aérien d'Egan Bernal sur les routes du Tour. Là où, en 2019, il semblait voler sur l'asphalte sans jamais paraître souffrir, il est vite apparu comme emprunté cette année. Ses premiers jours de course ont pu laisser penser qu'il monterait peut-être en puissance au fil des semaines mais il n'en a rien été. A la dérive complète lors des deux dernières étapes, il pointait à la 16e place du classement général à plus de 19 minutes du leader ce mercredi, au matin de la 17e étape. 

Dave Brailsford, le manager du Team Ineos Grenadier, a dû se rendre à l'évidence : son leader n'avait plus rien à espérer dans cette édition 2020. "Nous pensons qu'il est plus sage pour lui d'arrêter" s'est borné à expliquer le Britannique dans un communiqué. La terrible ascension vers le Col de la Loze, prévue aujourd'hui, ressemblait sans doute trop à un calice qu'il aurait fallu boire jusqu'à la lie. 

Aveu d'impuissance

Et Brailsford d'ajouter : "Nous avons pris cette décision dans son meilleur intérêt. Egan est un grand champion qui aime courir, mais c'est aussi un jeune coureur, qui disputera beaucoup de Tour et, à ce stade, nous estimons qu'il est plus sage pour lui d'arrêter de courir". Des mots qui sonnent comme un aveu d'impuissance, comme aussi un coach qui jette l'éponge pour que son boxeur ne se fasse pas encore plus démolir.

Car c'est bien cela ce à quoi nous avons assisté depuis le départ du Tour : Un K.-O. en règle du tenant du titre par l'équipe Jumbo Visma. La formation néerlandaise, soudée comme jamais, a fait subir un calvaire à Bernal, privé de Froome et de Thomas pour le soutenir dans cette bataille à sens unique. Mais, même avec une garde rapprochée, rien n'aurait dit que le jeune Colombien aurait pu défendre son titre.

La première grosse claque

Souvent au point de rupture sans jamais craquer, il a cédé physiquement et mentalement dans l'étape du Grand Colombier. Panne sèche et plus de huit minutes concédées sur ses bourreaux slovènes Pogacar et Roglic. Dans ces conditions, difficile de retrouver de la motivation pour celui qui visait le doublé sur le Tour et à qui on promettait une dynastie il y a un an à la même époque. Touché au dos au Dauphiné, il n'est jamais paru en mesure d'instaurer son règne. A 23 ans, le Colombien connaît sa première véritable désillusion. Sa capacité à rebondir nous en dira plus sur la nature de ce champion. 

"Ce n'est évidemment pas ainsi que je voulais que mon Tour de France se termine, a-t-il expliqué. "Mais je reconnais que c'est la bonne décision pour moi dans ces circonstances. J'ai le plus grand respect pour cette course et j'ai déjà hâte de revenir dans les années à venir." Egan Bernal se doit une revanche. 

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