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Duvalier veut offrir de l'argent... qu'il n'a plus

Mauvaise plaisanterie de l'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, alias "Baby Doc". Exilé à Paris depuis 1986, il affirme dans un mail au site d'information anglo-saxon Daily Beast avoir demandé à la Suisse de transférer l'ensemble des fonds de sa fondation aux structures de secours pour Haïti. Mais en fait, cet argent ne lui appartient plus.
Article rédigé par franceinfo
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Après le cauchemar du séisme, c'est le souvenir d'un autre cauchemar qui tente de se rappeler aux Haïtiens. Jean-Claude Duvalier, dit “Baby Doc”, ex dictateur, de 1971 à 1986 (il succédait à son père, François Duvalier, dit “Papa Doc”), s'est fendu d'un mail au site d'information anglo-saxon Daily Beast, qui lui demandait une réaction après le séisme.

Dans ce texte, “Baby Doc” affirme avoir demandé aux autorités suisses de transférer la totalité de l'argent de la fondation qui porte le nom de sa mère au compte de la Croix-Rouge américaine pour l'aide aux Haïtiens, soit cinq millions d'euros.

Une initiative qui veut se donner les apparences de la générosité et de la compassion, des qualités que l'ancien patron des tristement célèbres tontons macoutes n'avait jusqu'ici pas vraiment démontrées. Il fait part de sa “profonde émotion” et assure que ses pensées vont “aux blessés, aux victimes, en particulier les enfants, les jeunes, leurs familles et leurs proches”.

Le message ne démontre en réalité que le cynisme du personnage. Car cet argent, il n'a plus aucun pouvoir dessus.

En 2002, les autorités suisses ont mis sous séquestre les fonds volés par les Duvalier. Depuis, “Baby Doc” a épuisé tous les recours pour les récupérer, et les procédures ne se sont terminées que l'été dernier. Les autorités suisses ont décidé de verser les cinq millions d'euros à des organismes humanitaires haïtiens. Jean-Claude Duvalier ne tente donc que déguiser son échec en justice, tentant de se parer des voiles de la bonté.

Les Haïtiens voient décidément les fantômes de leur histoire se rappeler à leur souvenir, puisqu'au lendemain du séisme, l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, exilé en Afrique du Sud suite à des affaires de corruption, avait fait part de son désir de revenir au pays.

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