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Coppel veut grandir vite

En mal de leader pour une place au classement général, la France mise beaucoup sur quelques talents issus du VTT ou de la montagne. Jérôme Coppel a lui fait ses classes dans le ski de fond avant de changer de sport. L’idéal pour avoir une grosse caisse et briller dans le vélo. Mais il partait de loin…
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Jérôme Coppel (Saur-Sojasun)

Quatre ans de ski-études, ça laisse des traces et des bonnes habitudes. Sur la charge d’entraînement, sur la préparation du matériel, on le sait primordiale sur la neige. Sortir du rang en conciliant ski, DUT de techniques de commercialisation et cyclisme n’a pas été une mince affaire pour le Haut-Savoyard. « J’ai fini mes études avant de passer pro, raconte le leader des Saur-Sojasun. C’était l’époque la plus dur. Pas trop d’école l’hiver car il y avait le ski et pas trop l’été car j’étais sur le vélo. C’était compliqué. » Grâce à un emploi du temps aménagé et l’abandon du ski à 17 ans, Coppel optait définitivement pour le cycle. « Après quatre courses en Cadet 2, c’est en Junior 2 que j’ai vraiment arrêté le ski pour me consacrer au vélo. »

La tête bien faite et les idées claires Jérôme Coppel ne laisse rien au hasard. Dans sa progression, chaque détail a son importance. Son directeur sportif Stéphane Heulot le qualifie même de perfectionniste. « J’aime bien comprendre ce qu’on me fait faire, trouver les petits trucs qui vont me faire progresser, explique-t-il. Ça me plaît. C’est un héritage que j’ai du ski. Le sport de haut niveau est tellement dur que ce sont les petits détails qui font la différence. » Champion de France du contre-la-montre junior avec son club d’Annemasse (2004), puis double champion du chrono espoirs (2006 et 2007) et enfin titré sur route chez les espoirs (2007), Coppel tape dans l’œil de Marc Madiot qui le prend sous son aile. Malgré un Route Adélie sous le maillot de la Française des Jeux, le coureur change d’air et file chez les Bretons de Saur-Sojasun.

Une « petite » équipe idéale pour grandir à l’abri, dans l’ombre. Ça lui réussit. Sans pression, il termine 9e de Paris-Nice et 5e du Dauphiné en 2010. Ces résultats contribuent à la sélection de l’équipe par ASO pour le Tour de France 2011. Une nouvelle découverte pour Jérôme Coppel dans la peau d’un leader pour Saur-Sojasun et celle d’un outsider pour les suiveurs. Malheureusement pour lui, l’équipe manque d’expérience. Que huit Tours dans les jambes pour les neuf coureurs de Stéphane Heulot. « C’est peu mais on est une équipe très jeune et on ne peut pas avoir l’expérience des autres équipes, confirme Coppel. Il faut passer par là pour grandir. Ceux qui découvraient on été un peu surpris de l’ampleur du Tour, du nombre de spectateurs. Maintenant, chacun est en train de trouver ses marques. »

Si les critiques ont fusé sur le niveau de l’équipe, Jérôme Coppel n’en prend pas ombrage. Il a fait le dos rond en première semaine, une idée bien précise en tête. « J’ai toujours mon objectif de top 15. Personne n’est à l’abri d’un coup de moins bien et je garde à l’esprit le classement général. » Avec ses 3’34’’ de retard (39e) dont deux de perdue dans la chute collective de la première étape, le top 15 n’est pas loin et surtout Coppel aura peut-être droit à un bon de sortie. « On peut me laisser partir dans une dernière ascension, je ne serai pas le coureur le plus surveillé. » Impatient Coppel ? Un peu selon Stéphane Heulot. « Pour l’instant, il est comme beaucoup de jeunes coureurs talentueux. Il est très impatient et voudrait que ça aille plus vite. Mais il faut apprendre tranquillement les choses en marchant. En courant parfois on trébuche. » Surtout en courant vite.

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