Coppel veut grandir vite
Quatre ans de ski-études, ça laisse des traces et des bonnes habitudes. Sur la charge dentraînement, sur la préparation du matériel, on le sait primordiale sur la neige. Sortir du rang en conciliant ski, DUT de techniques de commercialisation et cyclisme na pas été une mince affaire pour le Haut-Savoyard. « Jai fini mes études avant de passer pro, raconte le leader des Saur-Sojasun. Cétait lépoque la plus dur. Pas trop décole lhiver car il y avait le ski et pas trop lété car jétais sur le vélo. Cétait compliqué. » Grâce à un emploi du temps aménagé et labandon du ski à 17 ans, Coppel optait définitivement pour le cycle. « Après quatre courses en Cadet 2, cest en Junior 2 que jai vraiment arrêté le ski pour me consacrer au vélo. »
La tête bien faite et les idées claires Jérôme Coppel ne laisse rien au hasard. Dans sa progression, chaque détail a son importance. Son directeur sportif Stéphane Heulot le qualifie même de perfectionniste. « Jaime bien comprendre ce quon me fait faire, trouver les petits trucs qui vont me faire progresser, explique-t-il. Ça me plaît. Cest un héritage que jai du ski. Le sport de haut niveau est tellement dur que ce sont les petits détails qui font la différence. » Champion de France du contre-la-montre junior avec son club dAnnemasse (2004), puis double champion du chrono espoirs (2006 et 2007) et enfin titré sur route chez les espoirs (2007), Coppel tape dans lil de Marc Madiot qui le prend sous son aile. Malgré un Route Adélie sous le maillot de la Française des Jeux, le coureur change dair et file chez les Bretons de Saur-Sojasun.
Une « petite » équipe idéale pour grandir à labri, dans lombre. Ça lui réussit. Sans pression, il termine 9e de Paris-Nice et 5e du Dauphiné en 2010. Ces résultats contribuent à la sélection de léquipe par ASO pour le Tour de France 2011. Une nouvelle découverte pour Jérôme Coppel dans la peau dun leader pour Saur-Sojasun et celle dun outsider pour les suiveurs. Malheureusement pour lui, léquipe manque dexpérience. Que huit Tours dans les jambes pour les neuf coureurs de Stéphane Heulot. « Cest peu mais on est une équipe très jeune et on ne peut pas avoir lexpérience des autres équipes, confirme Coppel. Il faut passer par là pour grandir. Ceux qui découvraient on été un peu surpris de lampleur du Tour, du nombre de spectateurs. Maintenant, chacun est en train de trouver ses marques. »
Si les critiques ont fusé sur le niveau de léquipe, Jérôme Coppel nen prend pas ombrage. Il a fait le dos rond en première semaine, une idée bien précise en tête. « Jai toujours mon objectif de top 15. Personne nest à labri dun coup de moins bien et je garde à lesprit le classement général. » Avec ses 334 de retard (39e) dont deux de perdue dans la chute collective de la première étape, le top 15 nest pas loin et surtout Coppel aura peut-être droit à un bon de sortie. « On peut me laisser partir dans une dernière ascension, je ne serai pas le coureur le plus surveillé. » Impatient Coppel ? Un peu selon Stéphane Heulot. « Pour linstant, il est comme beaucoup de jeunes coureurs talentueux. Il est très impatient et voudrait que ça aille plus vite. Mais il faut apprendre tranquillement les choses en marchant. En courant parfois on trébuche. » Surtout en courant vite.
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