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Contador et Evans lancent le match

Les Alpes à peine en vue, Alberto Contador a lancé l’offensive. En retrait dans les Pyrénées, l’Espagnol est revenu dans la course à la faveur d’un coup de bambou dans l’ascension du col de Manse et de la descente de la Rochette. Avec Cadel Evans et Samuel Sanchez, il a marqué ses premiers points sur ce Tour de France.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Contador retrouve ses ailes
« Alberto avait été assez clair hier lors de la conférence de presse. Son état physique s’améliorait. Il y a pas mal de gens qui le voyaient dans le doute et d’autres à la maison. C’est juste Alberto Contador. » Dans l’aire d’arrivée, le directeur sportif de Saxo Bank Philippe Mauduit était plus vaillant que jamais. Son poulain a remis une petite pendule à l’heure et convaincu les sceptiques sur sa volonté. Le gain en temps n’est pas abyssal (18 secondes sur Voeckler et Franck Schleck, 33 sur Basso et 48 sur Andy Schleck) mais le Pistolero a commencé son grignotage. « On n’avait pas besoin de ça pour être rassuré, tempère Mauduit. Maintenant il ne faut pas crier victoire. Il a juste montré aujourd’hui qu’il avait le mental pour faire la course. Cadel a été très très fort mais il ne faut pas négliger les autres coureurs non plus. Les frères Schleck sont là, Thomas Voeckler aussi. C’est loin d’être terminé. »

Evans favori N.1
Plus le contre-la-montre de Grenoble se rapproche et plus Cadel Evans se pose en favori du Tour de France. Répondant par trois fois aux attaques d’Alberto Contador dans le col de Manse, l’Australien s’est fendu d’une descente à tombeau ouvert. Le grand gagnant du jour, c’est bien le leader de la BMC. « Aujourd’hui, le plus fort est peut-être Contador mais le plus malin est peut-être Evans, constate le patron d’Europcar Jean-René Bernaudeau. La hiérarchie s’installe. » Tout sourire à Gap, John Lelangue savourait ce joli coup minutieusement préparé. « Tout le monde avait étudié cette descente en vidéo et sur les plans, c’était assez critique. Au réveil, on a vu les conditions météo. Puis mes adjoints m’appelaient pour me dire qu’il pleuvait et que c’étaient mouillé, je suis dit tiens il y a peut-être quelque chose à faire pour piéger quelques prétendants au titre. » En piégeant Ivan Basso et surtout Andy Schleck, Evans a assis sa position et clarifié celle de ses rivaux. Chez Leopard, Fränk va devenir le vrai leader au détriment de son cadet. Mais Lelangue reste prudent et répète la même musique depuis la Vendée. « Le Tour va se jouer tous les jours, il n’y a pas d’étape de transition. Il faut rester réaliste et regarder au jour le jour. »

Voeckler reste en jaune
La journée avait nerveuse et rapide mais pas de quoi affoler le maillot jaune Thomas Voeckler. C’était sans compter les jambes retrouvées de Contador. « Je suis un peu surpris, révèle Bernaudeau. Le col n’était pas difficile mais il y a une guerre psychologique qui s’installe. » Une guerre et un petit éclat pour l’Alsacien. « Aujourd’hui, il y a quelques secondes. Ce n’est rien. On s’attendait à perdre beaucoup plus au Plateau de Beille, répond le manageur de l’équipe. Ça va faire parler. Les Schleck et Basso ont perdu du temps donc c’est bon pour Paris. C’est une bonne journée. » Ce qui inquiète le plus Jean-René Bernaudeau, c’est la météo, notamment la neige annoncée pour mercredi. Fatiguée par son incroyable débauche d’énergie, l’équipe vendéenne commence à souffrir. « Thomas supporte le froid et la neige mais notre équipe sera beaucoup moins forte, prédit Bernaudeau. Rolland est maigre et il est un peu comme les Schleck. Aujourd’hui, il a souffert. Ça va se jouer à la force mentale. » C’est dans ces jours-là que l’absence de Kern va se payer cash.

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