Chris Froome entame son Tour de France sous les sifflets
Premier bain de foule et premier test en place publique. Celle-là se nomme Napoléon. Un joli écrin en plein coeur de La Roche-sur-Yon. De retour d’un exil judiciaire et d’une campagne italienne victorieuse, voilà le « Kenyan blanchi » sur les traces d’un cinquième Tour de France. Apparu au milieu de la scène drapé de son maillot Sky immaculé, il n’a pas été accueilli en héros. Ses quelques tours de roue dans la cité vendéenne auront suffi à le convaincre que ce Tour-là se jouerait dans une adversité totale.
Sur la route où les prétendants qui veulent précipiter sa chute se bousculent et au bord où le danger est peut-être encore bien plus grand. Ses quatre Tours sous le bras ne l’auront donc pas préservé. Sous de nombreux sifflets mais aussi des encouragements bienveillants, Chris Froome s’est éclipsé en quelques coups de pédales. Musique à fond pour couvrir le bruit, il s’est lancé dans un défilé express en solitaire comme pour épargner ses coéquipiers d’un quotidien qui pourrait être le leur pendant trois semaines.
« Ce dossier il est passionnel, expliquait le président de l’UCI David Lappartient il y a deux jours. Chacun se croit juge ou a fait sa propre opinion. Chris Froome a déjà été jugé quasiment lors de la fuite du mois de décembre dernier, donc tout le monde attendait une décision de culpabilité quelque part. Et quand l'instance, l'autorité ne rend pas la décision qu'attend le peuple (...) et bien c'est là qu'on a un certain nombre d’excès. » Ces manifestations hostiles ne seront peut-être qu’un pétard mouillé. Ce qui est sûr, c’est que les Sky vont vraiment se sentir dans l’oeil du cyclone ce soir dans le calme de leur chambre d’hôtel. « J'ai l'impression qu'il y a plus de haine envers Sky, a lâché le Gallois Geraint Thomas, fidèle lieutenant de Froome. Mais c'est seulement une minorité du public, pas la majorité. Le Tour rassemble beaucoup de personnes, dont certaines sont mal intentionnées ».
Dans le peloton, on se garde bien de commenter la présence de Froome. Grand animateur du précédent Tour, Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert) espère que cette 105e édition ne sera pas parasitée par la rancoeur envers le Britannique. « L’affaire Froome est derrière nous, avance-t-il. J’espère que ca va rester la fête du cyclisme et du patrimoine français. » Que la fête commence. Dans le respect des acteurs pour que le spectacle soit sans aucune discussion.
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