Chavanel, le superman du Tour 2010
Avec deux victoires, une longue échappée au long cours lors de l'étape de Rodez - Revel, et le titre de super-combatif sur ce Tour, Chavanel a pris sa revanche, deux mois après un grave accident lors de Liège-Bastogne-Liège qui devait le priver de Grande Boucle, et ironie du sort, il a notamment profité des mêmes routes pour remporter la deuxième étape et endosser une première fois le maillot jaune. "C'est très positif. J'avais déjà été élu supercombatif en 2008. J'ai marqué le Tour. J'ai été beaucoup aux avant-postes, j'ai concrétisé avec des victoires d'étape et le maillot jaune. Je suis plus fier de ma deuxième victoire d'étape (aux Rousses, 7e étape), c'était plus "à la pédale". J'avais de bonnes jambes, je suis parti dans le final. C'était un grand moment pour moi. Beaucoup de gens me disaient le matin: "C'est une étape pour toi, tu vas récupérer le maillot (jaune)" alors que j'étais à une minute trente. Je n'y croyais pas forcément, je pensais surtout à la victoire mais pas à la reprise du maillot jaune. C'était un vrai bonus. Et puis deux victoires en solo, j'ai eu le temps d'apprécier !"
"C'est un petit miracle de faire le Tour", avait-il reconnu avant le départ de Rotterdam. Le 25 avril dernier en Belgique, à une quarantaine de kilomètres de Spa, Chavanel était évacué, visage tuméfié et minerve autour du cou, après avoir percuté à deux kilomètres de l'arrivée une voiture de la formation Liquigas. Bilan: fracture à la base du crâne. Saccrochant jour après jour, il prend la décision de faire le Tour de Suisse où il souffre mais termine. Il enchaîne avec les Championnats de France, et une deuxième place du contre-la-montre. Lucide, il affirmait aussi "que le top de la forme arriverait très prochainement" et que sa priorité était "une victoire d'étape".
Trois semaines plus tard, son profil de coureur baroudeur a encore fait des merveilles. "J'ai trouvé enfin mon chemin", déclare ainsi le principal intéressé. "Il y a la fraîcheur que je n'avais pas auparavant mais aussi la réussite que je n'avais pas non plus. J'ai eu les deux en même temps, on a vu ce que ça a fait." A 31 ans, il semble avoir trouvé une certaine sérénité après avoir mal vécu d'avoir été rapidement mis en avant comme le futur grand coureur français. Puncheur, bon grimpeur, rouleur sans toutefois en être spécialiste, grand descendeur, il a payé sa polyvalence dans les Grands Tours et forcément déçu les énormes attentes d'un public français en quête de champion. Après une victoire d'étape sur le Tour 2008 à Montluçon, une 20e place au classement général l'an dernier, l'éternel espoir a franchi une nouvelle étape lors de son dixième Tour en portant la tunique jaune.Et le meilleur est encore à venir. "Maintenant, je vais me reposer avant la Clasica San Sebastian parce que pour moi, ce n'est pas encore les vacances !"
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