Richmond, dernier round de la saison pour Nacer Bouhanni
« Je n’ai pas la prétention de dire que je fais partie des favoris, mais je suis prêt physiquement ». Nacer Bouhanni a beau se la jouer modeste à l’arrivée du Grand Prix d’Isbergues, il est conscient que le circuit qui l’attend à Richmond peut bien lui convenir. Le coureur de Cofidis s’est donc préparé en conséquence. Dans le Nord Pas de Calais, le jeune homme de 25 ans s’est facilement imposé au sprint, remportant ainsi sa dixième victoire de la saison, sa 40e depuis ses débuts professionnels en 2011.
Après les 204 kilomètres du Grand Prix, le Vosgien a tenu à réaliser à vélo les kilomètres qui le séparaient de la gare la plus proche. Accompagné de son coéquipier Anthony Turgis (qui courra lui les championnats du monde espoirs), Bouhanni a donc ajouté soixante kilomètres supplémentaires à son compteur, le temps d’arriver jusqu’Arras. Son directeur sportif Yvon Sanquer a d’ailleurs été surpris par la bonne forme de son coureur : « Il a encore fait des exercices dans les bosses, ça veut dire qu’il lui en restait sous la pédale ».
"Maintenant je suis prêt"
Lundi, il a décollé en direction de Richmond, afin d’y rejoindre le reste de l’équipe de France. Là-bas, le but sera bien évidemment de briller, et de saisir l’occasion de se rapprocher du titre, si jamais celle-ci se présente. Nacer Bouhanni reconnaît être en pleine confiance : « Cette victoire à Isbergues est de bon augure pour la suite, et puis c’est toujours bien pour le moral. » L’ancien champion de France pense être « dans la même forme que l’an dernier », ce qui lui avait permis de terminer dixième du Mondial, à Ponferrada (Espagne). Ce vainqueur d’étape sur le Dauphiné espère éviter les chutes, lui est tombé sept fois à terre depuis le championnat de France à Chantonnay, le 28 juin dernier. Ce qui l’a contraint à abandonner la Vuelta et le Tour de France. « C’est pour ça que cette victoire [à Isbergues, ndlr] fait beaucoup de bien au moral, surtout après toutes les chutes que j’ai eues. Je n’ai plus du tout mal maintenant, je suis prêt ».
Habitué à enchaîner les côtes à l'entraînement
A Richmond, on dit que le circuit est tracé pour les sprinteurs et les puncheurs. Le circuit n’est pas composé de difficultés majeures, mais l’enchaînement des côtes présentes sur le parcours, et surtout des portions de pavés, pourraient empêcher une arrivée au sprint massif. « J’espère être présent dans le final, c’est sûr. Je m’entraîne durement, et j’ai de bonnes sensations », avoue-t-il. Il se prépare au quotidien à mieux supporter l’enchaînement des côtes, avec son entraîneur Jacques Decrion. Déjà l’an dernier, celui-ci racontait sa méthode de trois jours, pour permettre à son poulain de pouvoir résister aux puncheurs dans les courtes bosses, tout en gardant des réserves pour le sprint final.
1e jour : « Nacer roule entre deux heures et deux heures et demie seul, à 200 watts de moyenne. Puis il me retrouve, et repart pour deux heures d’entraînement derrière scooter, à 250 watts. Le but est qu’il gagne en endurance. »
2e jour : « ll doit d’abord rouler une heure pour s’échauffer. Puis on fait une séance ‘Giménez’, c'est-à-dire qu’on fait des intensités, avec des exercices spécifiques à reproduire neuf fois, soit 45 minutes d’effort intense. Nacer repart encore pour une heure ».
3e jour : « Il habite dans les Vosges, alors je lui fais faire entre 2000 et 2500m de dénivelé positif, pour qu’il travaille son coup de pédale en altitude. »
Suite à cette victoire au Grand Prix d’Isbergues, Nacer Bouhanni débarque à Richmond avec le plein de confiance. Dimanche, il sera à surveiller, aux côtés des Degenkolb, Sagan… Lui qui a l’habitude de faire de la boxe en hiver, le sprinteur français se prépare à son combat le plus important de la saison, lui qui n’a pas pu s’exprimer sur les routes du Tour et de la Vuelta.
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