Benoît Vétu met la Chine sur les rails olympiques
Benoît Vétu est un entraîneur comblé. La piste olympique de Pékin est rien que pour lui et ses athlètes. Le grand luxe. Les moyens sont énormes et l’enjeu aussi : faire des Chinoises les premières à apporter un titre olympique en cyclisme à leur pays. « Le contexte est particulier car les Chinois ont fait un choix très net, on mise tout sur les filles et les épreuves du sprint, explique Benoît Vétu. L’objectif est clair, c’est d’être champion olympique par équipes chez les filles. Une médaille d’or aux JO en cyclisme, c’est ça n’est jamais arrivé en Chine ! » Au Mondiaux de St-Quentin en Yvelines, le drapeau chinois est déjà bien visible. Un an avant l’échéance, elles sont déjà au sommet de la discipline. « Cette année elles sont championnes du monde et battent le record du monde. On est sur la bonne voie », ajoute modestement Vétu.
"Du pur amateurisme"
Derrière ce succès de l’équipe féminine de vitesse ne se cache pas une grosse machine à médaille. Sur la piste comme sur route, la Chine s’éveille doucement au cyclisme. Tout doucement. D’où l’idée d’aller chercher des entraîneurs étrangers de renom comme Benoît Vétu. « Je leur apporte une expertise technique de l’entraînement. Ils ont toutes les infrastructures qu’il faut. La seule chose, c’est qu’ils ne sont pas professionnels. C’est du pur amateurisme, lâche Vétu. On est mieux organisé dans les clubs en France. Daniel Morelon avait mis des choses en place mais il manque cette culture du cyclisme. Le système qui est en place est quasiment impossible à faire évoluer. Il y a une inertie tellement lourde qu’on est obligé de faire avec ce système qui n’est pas forcément adapté à la performance internationale. Heureusement, avec les athlètes je me régale car ils veulent réussir. Et réussir pour eux ça veut dire changer de vie. »
Gagnant-gagnant
La Chine a des ressources et un réservoir incroyable mais il lui manque une base solide pour sortir des champions à la chaîne. « Le potentiel est là mais ce qu’il y a autour, le développement, la formation n’est pas adapté au potentiel, explique Vétu. Donc le potentiel ne va pas sortir comme ça. » Cet exil n’est pas forcé pour l’entraîneur qui a fait les beaux jours du pôle national de Hyères. L’expérience est enrichissante. « Je gagne beaucoup mieux ma vie en Chine qu’en France mais c’est c’est surtout un challenge. Si ça n’avait été que l’argent, je serai resté en Russie. J’ai privilégié l’aspect passion et performance. J’aime mon métier et je suis content de travailler là-bas même si c’est difficile. Comme je pense avoir encore des progrès à faire en tant qu’entraîneur, si je reviens, je serai meilleur. » Du gagnant-gagnant !
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