Cavendish règle, Contador règne
Il va peut-être falloir débaptiser l'avenue des Champs-Elysées et la renommer l'avenue Mark Cavendish. Déjà vainqueur l'an passé au pied de l'Arc de Triomphe, le sprinteur de la Columbia a récidivé cette année, décrochant au passage sa 5e victoire d'étape lors de l'édition 2010, la 15e de sa carrière sur le Tour. Et le bonhomme n'a que 25 ans Autant dire que le Britannique est parti pour tyranniser le peloton pour quelques années encore. D'autant que Cav' a de nouveau mis la manière. Sans coéquipier pour le lancer dans le dernier kilomètre, la fusée Columbia s'est glissé dans la roue de Petacchi et de Hushovd, qui déboulaient sur les Champs-Elysées en tête, pour les déposer avec une facilité absolument déconcertante. En trois coups de pédale, Cavendish crée des fossés abyssaux avec ses rivaux. Enrhumé par le vainqueur du jour, Petacchi, qui devait finir au minimum sixième en cas de victoire du Britannique pour conserver son maillot vert, a accompli sa mission en terminant deuxième, juste devant Dean et Roelandts. Le coureur de la Lampre remporte donc le classement par points. Mais on sait qui est le meilleur sprinteur du monde
Rien n'est pourtant immuable, pas même la domination de Mark Cavendish. Certains, comme Pauriol (Cofidis), Roux et Casar (FDJ), Riblon (AG2R-La Mondiale), Martin (HTC), N. Soerensen (Saxo Bank), Knees (Milram), Prez (Euskaltel), Hondo (Lampre), Perez Arieta (Footon) et Kroon (BMC) l'ont bien compris et attaquaient dès l'entrée de Paris. Hélas pour eux, ils ont été repris à six kilomètres de l'arrivée et c'est bien groupés que les 170 coureurs rescapés (ils étaient 197 au départ de Rotterdam) ont franchi la ligne d'arrivée.
Radioshack réprimandé
Le suspense pour le maillot vert était le seul intérêt de cette dernière étape, qui s'apparente de plus en plus au fil des années à un défilé, à une gentille promenade de santé où les coureurs paradent et s'amusent après trois semaines éreintantes. Pour autant, le début de la journée à Longjumeau a donné lieu à un imbroglio au centre duquel on retrouve les Radioshack de Lance Armstrong. Ces derniers avaient prévu, pour cette occasion, de porter un maillot spécial, parrainé par l'association du champion Américain Livestrong, tout noir et frappé du n°28, comme le nombre de millions de personnes qui souffrent du cancer dans le monde. Les organisateurs ne l'ont pas entendu de cette oreille et obligé la formation US à remettre leur équipement original sous peine d'exclusion du Tour ! Le règlement, c'est le règlement Fin en queue de poisson pour Armstrong qui, à défaut de briller sur les routes, espérait mettre à profit cette dernière étape pour faire passer un message noble. Ou réaliser un coup de pub pour son équipementier ? Une fois encore, le cas Armstrong ne manquera pas de diviser.
Ceux que l'on ne parviendra pas à diviser ce sont bien Andy Schleck et Alberto Contador. Encore roue dans roue et main dans la main tout au long de la journée, les duettistes ont rejoint Paris sans que le Luxembourgeois, qui ne pointait après tout qu'à 39 secondes de l'Espagnol, ne tente une attaque. Celle-ci était sans doute vouée à l'échec mais qui ne tente rien Quoiqu'il en soit, les deux hommes, derrière les sourires, se sont déjà donné rendez-vous l'an prochain. Le règne d'Alberto III s'arrêtera-t-il en 2011 ?
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