Cavendish en costaud pour un triplé
Dans les étapes de transition, Stéphane Augé est un client. A 35 ans, le capitaine de route de l'équipe Cofidis est un habitué des échappées au long-cours, lorsque la grosse bagarre a laissé les jambes lourdes dans le peloton. Il n'était donc pas étonnant de le voir partir dès le premier kilomètre de la 11e étape, rejoint très rapidement par Anthony Geslin (FDJ) et par l'Espagnol Alberto Benitez (Footon-Servetto). Le trio a ainsi vécu près de 150km ensemble, avec un peloton qui a joué à l'accordéon tout au long de la journée pour fluctuer de 1'20 à 5', notamment sous l'impulsion de la formation HTC-Columbia.
Finalement, dans les quarante derniers kilomètres, l'écart a fondu pour passer sous la minute, à portée d'une accélération d'un peloton bien décidé à ne pas revenir trop tôt, sous peine d'avoir des contre-attaques, mais à ne pas être trop loin du trio. Et c'est à 22km de l'arrivée que l'échappée s'est éteinte. Il est vrai que le dernier kilomètre, une longue ligne droite sur l'avenue de Lyon à Bourg-lès-Valence était une cible idéale pour les équipes de sprinteurs, que sont HTC (Cavendish), Lampre (Petacchi), Garmin (Farrar), McEwen (Katusha), alors que la Cervélo de Thor Hushovd, le porteur du maillot vert, aurait préféré que les trois hommes finissent seuls ce long raid.
Le peloton accélérait un peu plus pour éviter les sorties, ce qui créait des cassures derrière. Jérôme Pineau (Quick-Step), le maillot à pois était notamment pris dedans en compagnie de Jens Voigt (Saxo Bank), Sergio Paulinho (Radioshack) vainqueur la veille, ou encore Pierrick Fédrigo (Bbox). Le sprint massif étant devenu inéluctable, la Cervélo se mêlait également au "contre-la-montre" lancé par les équipes de sprinteurs, mais en ordre dispersé ce qui condamnait Thor Hushovd à conserver sa place tout seul aux avants-postes. Le Norvégien était encore une fois hors du coup du sprint final, terminant à une médiocre 7e place qui ne lui permet pas de conserver son maillot vert. Car devant, Alessandro Petacchi (Lampre) s'emparait de la 2e place, qui lui offrait la tunique du classement par points. Mais devant, c'est bien Mark Cavendish qui s'est montré le plus rapide, le plus costaud, le meilleur. En revanche, son poisson-pilote, Mark Renshaw, s'est livré à un jeu de coups de tête à l'encontre de Julian Dean, équipier de Tyler Farrar (Garmin) dans l'emballage final, avant de changer sa ligne pour fermer la porte à l'Américain. Il est à noter que l'Australien Mark Renshaw et le Néo-Zélandais Julian Dean étaient coéquipiers dans l'équipe Crédit Agricole pour lancer les sprints de Thor Hushovd. Un comportement dangereux, qui lui a permis de laisser une porte ouverte à sa gauche pour son sprinteur, et qui va lui coûter cher puisqu'il a été déclassé, puis mis hors course. "Il (Renshaw) tape avec la tête, un peu comme au keirin. Mais, on estdans le sport cycliste, on n'est pas dans le combat. Tout le mondeaurait pu être sur le dos ce soir. On ne peut pas accepter cela", a déclaré Jean-François Pescheux, le directeur de course. Cavendish a gagné une étape de plus, mais il a perdu un élément primordial pour s'imposer. Et cette action a forcément considérablement modifié le résultat final de cette étape.
Pour la 13e fois de sa carrière, Mark Cavendish l'emporte sur le Tour de France (pour la deuxième année de suite un 15 juillet), et ce troisième succès cette année le relance complètement dans la course au maillot vert, désormais dominé par Alessandro Petacchi. Toujours aussi peu performant et entouré dans les sprints massifs, Thor Hushovd a perdu encore de précieux points en étant incapable de se hisser dans le Top5, ce qu'a fait en revanche Robbie McEwen (Katusha).
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