Armstrong, contre-attaque différée
Le juge Sam Sparks a rejeté le document de 80 pages déposé par les avocats d'Armstrong à Austin (Texas), où le septuple vainqueur du Tour de France (1999-2006) réside, en indiquant qu'elle avait davantage la forme d'une manoeuvre de relations publiques que d'un élément de procédure judiciaire. Il a demandé aux défenseurs de l'Américain d'omettre "tout argument ou élément hors sujet" s'ils désiraient déposer une nouvelle plainte. Un avocat d'Armstrong, Tim Herman, a indiqué au quotidien Washington Post que la plainte sera redéposée d'ici mercredi au plus tard. "De façon à ce qu'elle corresponde à ce que veut le juge Sparks", a dit M. Herman.
Dans la plainte rejetée lundi, les défenseurs de l'ex coureur soutenaient que les règles de l'Usada violent son droit à un procès équitable et que l'Agence ne présente pas de juridiction compétente pour entendre son cas. "C'est une mise en évidence des mensonges de l'Usada et de son mépris inhumain de la mission qui est la sienne quand elle cherche à priver M. Armstrong du travail de toute sa vie", affirmaient les avocats. Selon eux, "la procédure n'est pas une procédure juste et la vérité n'est pas le but" de l'Usada. Afin de couper court aux procédures de l'Usada, Armstrong demandait dans sa plainte qu'une injonction soit rendue avant samedi, date à laquelle l'ex-champion du monde doit choisir s'il conteste ou non les accusations de l'Usada devant une commission d'arbitrage.
Vendetta
Selon ses avocats, cet arbitrage sportif n'est qu'un tribunal de pacotille fonctionnant avec les règles de l'Usada, qui ne permettra pas à Armstrong de se défendre correctement et lui causera des dommages irréversibles. La semaine dernière, l'Usada a donné le feu vert officiel à la procédure disciplinaire visant le Texan et cinq autres collaborateurs, dont son ancien directeur sportif belge Johan Bruyneel - actuellement chez RadioShack - et son ex-préparateur italien Michele Ferrari. Elle accuse Armstrong de s'être dopé quasiment tout sa carrière, ce que réfute l'intéressé, pour qui le président de l'Usada, Travis Tygart, mène une "vendetta" personnelle contre lui.
Le président de l'Usada voit dans cette contre-attaque d'Armstrong la tentative de continuer à camoufler ses agissements passés. "L'Usada a été construite par des athlètes sur les principes d'équité et d'intégrité, a souligné M. Tygart dans un communiqué. Nous sommes confiants dans le fait que les tribunaux continueront à maintenir les règles établies dans le respect des droits constitutionnels et conçues de manière à protéger les droits des athlètes propres et l'intégrité du sport." Cette "affaire Armstrong" a des répercussions jusque sur le Tour de France. Jeudi, le quotidien néerlandais De Telegraaf écrivait que quatre anciens de ses coéquipiers, engagés sur la Grande Boucle cette année - George Hincapie, Levi Leipheimer, Christian Vande Velde et David Zabriskie - auraient accepté de témoigner contre leur ancien chef de file dans l'enquête de l'Usada, en échange d'une suspension réduite. Leurs équipes respectives ont démenti.
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