Antoine Vayer : "Il y a trop d'interrogations autour de Froome"
"Tous ceux qui ont vu le cyclisme avant, en connaissant ceux qui trichaient, la manière dont ils trichaient, la manière dont ils pédalaient et qui voient une manière de pédaler similaire et une domination écrasante de deux équipes, Movistar et Skye, se posent légitimement des questions ", s'interroge Antoine Vayer, entraîneur de l'équipe Festina de 1995 à 1998 et connu pour son combat contre le dopage et pour l'éthique dans le cyclisme. Chroniqueur au journal Le Monde, il "flashe " les coureurs pour essayer de repérer les performances suspectes. Pour cela il utilise la méthode du "radar", mise au point par Frédéric Portoleau. Positionnés sur les principaux cols, ils lui permettent de mesurer la puissance mécanique d'un coureur, exprimée en "watt étalons".
Il a ainsi mesuré Marco Pantani à 450 watts en moyenne avec des pointes à 490, ce qui le classait dans une catégorie qu'il nomme les "mutants". Deux autres catégories désignent les coureurs qu'il juge suspects : les "miraculeux développent plus de 430 watts étalons et les "suspects" plus de 410. La méthode a ses détracteurs, notamment parce qu'elle serait trop normative et ne prendrait pas en compte les cas exceptionnels, que la nature peut aussi produire sans avoir recours à une quelconque potion "magique".
A LIRE AUSSI : ►►► Suivez la 11ème étape entre Pau et Cauterets
Mais concernant Froome, Antoine Vayer conteste son appartenance à cette catégorie : "Il n'est arrivé qu'en 2011 alors qu'il était à vendre au début du Tour d'Espagne 2011 et à brader sur le marché du cyclisme. Sa genèse n'est pas la genèse d'un Contador. Il avait des qualités, certes mais elles se sont révélées en l'espace de 15 jours alors qu'il était à 'vendre' 15 jours avant ".
Et il ne s'est pas privé d'utiliser son "radar" pour scruter le Britannique. Sa plus fameuse vidéo est celle de l'ascension du mont Ventoux en 2013. On peut y voir Froome osciller entre 290 et 430 watts étalons sur les trois quarts d'heure qu'ont duré la montée de cette pente à 8,6%. "On l'a flashé aussi cette année et il a un niveau de performances qui est celui de 2013 et qui nous est apparu extrêmement bizarre et plus que suspicieux. C'est comme si vous voyiez par exemple un coureur de 100 m faire la course en 9,6 secondes. Ce sont des questions légitimes qu'on se pose ". Questions auxquelles Froome et son équipe répondent par la négative absolue.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.