Affaire Froome : Travis Tygart regrette "un manque de transparence"
Ce n’est un secret pour personne : les relations entre le public du Tour de France et la Sky sont tendues. Et particulièrement à l’encontre de Christopher Froome. L’équipe britannique du quadruple vainqueur de la Grande Boucle est la cible de nombreuses huées, quand elle n’est pas la cible de jets d’objets. Un climat pesant après que Froome a été blanchi par l’Agence Mondiale Antidopage, alors qu’il avait dépassé le taux autorisé de Salbutamol, et qu’Amaury Sport Organisation ne souhaitait pas qu’il participe à l’épreuve. L’organisateur du Tour avait ensuite rétropédalé.
Rétablir la confiance
Des évènements qui ont fait réagir outre-Atlantique. Travis Tygart, directeur de l’Agence antidopage des Etats-Unis, a remis en cause « l’affaire Froome » dans une interview à la BBC. Pour celui qui a enquêté sur Lance Armstrong, amenant la chute de l’ex sextuple vainqueur, « il y a un manque de transparence. » Sous le feu des projecteurs après son contrôle anormal au Salbutanol, Froome n’a finalement pas été sanctionné. « Cela porte un autre coup à la crédibilité perçue du mouvement antidopage mondial », estime l’avocat américain. Après cet épisode et ces aspects restés obscurs dans la prise de la décision, il appelle l’AMA à réformer « son modèle de gouvernance cassé » dans l’espoir de regagner la confiance des amoureux de la pédale.
Cependant, la médiatisation de l’affaire, avec la finalité qu’on lui connait, et surtout, son manque de clarté « a peut-être injustement terni [sa] réputation. » Mais difficile désormais d’envisager l’inversion de la courbe de popularité de Chris Froome. Pour Tygart, « il faut apporter plus de réponses pour que les gens aient confiance dans le fait qu’il n’est pas simplement une star qui s’en est tirée. »
Le patron de l’antidopage américain juge par ailleurs que les équipes doivent elles aussi œuvrer pour redorer l’image salie du cyclisme, mettant en première ligne la Sky et son colossal budget de 35 millions d’euros : « Les équipes riches devraient faire plus pour le sport propre. » Mais il concède que « cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas pour le sport propre mais ils veulent gagner parce que c’est ce qui est bon pour les affaires. » La définition même du sport-business en somme…
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