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A la recherche de donateurs, ils pédalent pour les hôpitaux

C’est l’histoire d’un projet fou, lié à un autre rêve, encore plus fou, qui se transforme en une ambition collective, tout aussi folle. A 41 ans, Jean-Lin Spriet devait rallier Cannes à Londres en vélo, pour préparer sa traversée des Etats-Unis, toujours en vélo. Stoppé en plein effort par le confinement, il a décidé de mettre à profit sa préparation aux services des hôpitaux. Son but avec sa communauté de près de 4000 membres : 1km parcouru sur home trainer, égale 1 euro reversé. Sauf que pour le moment, personne n’a répondu à l’appel au don.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (PHILIPP VON DITFURTH / DPA)

"Pour l’instant, on a parcouru 200 000 km, ce qui ferait 200 000 euros de dons pour la fondation APHP et pour la Croix Rouge. Mais il nous manque juste des donateurs, donc pour l’instant on a zéro euro", regrette Jean-Lin Spriet. A 41 ans, ce cycliste amateur est en pleine reconversion professionnelle. "Je suis en train de monter une entreprise de fabrication de vélo, mais je voulais profiter de ma période de chômage temporaire pour me lancer un défi : traverser les Etats-Unis en vélo". En juin, Jean-Lin devait donc participer à la Transamerica Bike Race : 6 800 km, sans assistance technique, de la côté ouest à la côte est des Etats-Unis. 

Donner un sens aux séances d’home trainer

Pour préparer son périple américain, Jean-Lin avait organisé une course préparatoire entre Cannes et Londres, soit 1350 km : "On a pris le départ le vendredi 13 mars à 18h. On a dû se stopper à mi-chemin environ, à Beaune, pour aller se confiner chacun chez soi", regrette ce passionné. En route vers la maison parentale en Normandie, Jean-Lin cogite. "Je parlais avec ma femme, je lui répétais qu’il fallait qu’on fasse quelque chose, qu’on se rende utile". Comme beaucoup de cyclistes, il occupe son confinement en se défoulant sur son home trainer "40 à 60 km par jour". C’est là que l’idée lui vient.

Jean-Lin développe : "Là, je pense à tous les cyclistes qui, comme moi, se préparaient pour une course, et qui se dépensent chacun de leur côté sur leur home trainer. Je me dis que tout le monde va accumuler les kilomètres, sans véritable objectif". Il lance alors un groupe sur Strava - et le partage en masse : "Le but, c’est d’avoir un objectif commun, d’arrêter de pédaler dans le vide pour aller tous dans le même sens", décrit Jean-Lin. Ainsi, tous les kilomètres parcourus seront convertis en un euros, qui seront ensuite reversés à la Fondation APHP et à la Croix Rouge. "En deux semaines je me suis retrouvé avec 3900 membres dans le groupe", s’étonne encore le fondateur, "Même Warren Barguil nous a gentiment rejoint !".

En manque de donateurs

Au delà du succès du groupe "Home Trainer to fight Covid 19" que vous pouvez rejoindre sur Facebook ou Strava, cette initiative citoyenne visant à aider les soignants se heurte maintenant à un mur : aucune institution n’a pour l’instant répondu à l’appel au don Jean-Lin et de sa communauté de cyclistes amateurs sur home trainer. "Je continue de chercher des entreprises ou des fondations pour financer faire ces dons. J’ai quelques dossiers en cours pour Groupama, pour la Française des Jeux, Hutchinson. Ce serait dommage de faire tous ces kilomètres pour rien", s’inquiète Jean-Lin. 

Habitué à lever des fonds, cet ancien employé d’Adidas avait fait une campagne de dons pour aider les enfants autistes : "Je ne fais pas cela pour ma gloire personnelle, personne dans le groupe n’est là pour briller. Le but, c’est de se rassembler pour apporter ce que l’on peut à cette cause nationale", explique-t-il. Pour cela, ne manque plus que des donateurs, car du côté des cyclistes sur home trainer, les kilomètres s’enchaînent. "Pour certains, c’est devenu un jeu : la première semaine, un groupe faisait des sorties de 200 km tous les jours; Là, il y a un membre qui va courir une course américaine de 4 800 km sur son home trainer", détaille Jean-Lin. La seule question qui demeure : des entreprises se mettront-elles en selle sur le projet ?

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