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5 seigneurs pour un trône : Jakob Fuglsang (4/5)

C'est le gros point d'interrogation. Jakob Fuglsang sort d'une première partie de saison exceptionnelle. Sera-t-il capable de jouer la gagne sur trois semaines ? Le Danois fait en tout cas partie de nos cinq favoris à suivre sur le Tour de France 2019.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Pourquoi il peut gagner le Tour :

A 34 ans, Jakob Fuglsang est dans la forme de sa vie. Le Danois fait partie des hommes forts de la première partie de saison. Son duel avec Julian Alaphilippe a fait rage dans les classiques, où il a systématiquement terminé sur le podium. Deuxième des Strade Bianche, troisième de l'Amstel Gold Race, deuxième de la Flèche Wallonne, il avait finalement levé les bras sur Liège-Bastogne-Liège. Le coureur d'Astana s'est montré aérien sur les courses d'un jour et tout aussi brillant sur les épreuves d'une semaine. 

Vainqueur du Tour d'Andalousie, troisième du Tirreno-Adriatico, il avait ensuite endossé le rôle d'équipier de luxe pour aider Ion Izagirre à remporter le Tour du Pays-Basque. Fuglsang avait lu-même terminé à la quatrième place. De retour en juin sur le Critérium du Dauphiné, Fuglsang n'a rien perdu de sa superbe. Comme en 2017, il a su mater tous les concurrents présents sur le Tour de France cette année. De quoi faire le plein de confiance à trois semaines du grand départ à Bruxelles.

"Je serais heureux avec un Top 5. Je m'en pense capable. J'ai longtemps dû courir pour d'autres leaders, comme Vincenzo Nibali, j'ai aussi eu de la malchance, parfois : cette fois, j'ai de grandes ambitions. J'aimerais porter le maillot jaune sur le Tour", a déclaré le coureur à L'Equipe dans la foulée de sa victoire sur le Dauphiné. Sa formation croit en lui. Toute l’équipe Astana sera à son service. L’expérimenté Luis Leon Sanchez et Pello Bilbao (6e du Giro 2018) seront ses lieutenants en montagne. 

Ce qui peut lui manquer :

S’il maintient sa forme exceptionnelle, Fuglsang sera à coup sûr l'un des acteurs de la Grande Boucle. Cependant, il n’a jamais réussi à entrer dans le Top 5 d’un grand Tour en douze participations. Pire, le Danois n’a réussi qu’une seule fois à s’immiscer dans les 10 premiers. C’était sur le Tour 2013, terminé à la septième place (à 12 minutes de Chris Froome). Lors de sa dernière participation l'an passé, le natif de Genève s'est classé à une correcte  12e position (avec 20 minutes dans la vue). Se révéler à 34 ans comme un coureur de trois semaines n’est pas chose courante. N’est pas Geraint Thomas qui veut. D’autant qu'il n’aura pas l’armada d’Ineos à ses côtés. 

Si sur le papier ses équipiers donnent une belle allure à la formation Astana, pas sûr qu'ils soient nombreux dans les derniers cols à assurer la protection du Danois. Seul vrai grimpeur à ses côtés, Pello Bilbao sort du Giro, où il a brillé (deux victoires d'étape) mais où il a laissé un peu d'énergie. Et quand on évoque un Magnus Cort NielsenAlexey Lutsenko, voire Omar Fraile, il s'agit de coureurs plutôt à l'aise dans l'effort solitaire. Peut-être plus que dans un rôle de garde rapprochée...

Pour Jakob Fuglsang, le premier vrai test ne sera pas La Planche des Belles Filles (jeudi 11 juillet) car son état de forme ne fait aucun doute. Le premier révélateur sera sûrement l'ascension du Tourmalet (samedi 20 juillet). Et s'il arrive à tenir la roue des meilleurs grimpeurs, le Danois devra ensuite survivre au triptyque alpin de fin de troisième semaine - le tout en évitant de jouir de la malchance qui est habituellement la sienne en grand Tour.

L'avis d'Alexandre Pasteur :

"Fuglsang, c'est la grosse inconnue. Il a une belle équipe sur le papier pour l'accompagner. Chacun de ses coéquipiers est capable de gagner une étape (Fraile, Cort Nielsen, Izagirre). Mais en haute montagne, ce n'est pas l'assurance tous risques. Sur trois semaines, je n'y crois pas. Si jamais il arrive à gagner le Tour, ce serait le plus vieux vainqueur de l'histoire de la course à 34 ans. J'ai du mal à y croire."

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