Coupe du monde féminine : Après le Brésil, le Japon retire sa candidature pour l'organisation du Mondial 2023
Qui succédera à la France pour organiser le Mondial de foot féminin en 2023 ? À mesure que les jours passent et que la crise sanitaire semble décroître, les prétendants se montrent pourtant beaucoup moins nombreux. Le 9 juin dernier, la Confédération brésilienne de football (CBF) annonçait officiellement le retrait de sa candidature. En cause ? "L'austérité budgétaire et économique engendrée par la pandémie de Covid-19" expliquait-elle.
Ce lundi, c'est une autre nation forte du foot féminin qui en fait de même. Le Japon s'est à son tour retiré de la course, laissant le champ libre aux candidatures communes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ainsi que celle de la Colombie. Le pays-hôte sera officiellement annoncé jeudi par la FIFA.
Le report des Jeux olympiques a-t-il fait pencher la balance ?
Loué pour ses infrastructures et sa qualité d'accueil, le Japon paierait le prix de la période privilégiée par l'instance du foot mondial, à savoir celle courant sur les mois de juillet et d'août - soit les plus chauds et humides dans le pays. Les mêmes qui accueilleront les Jeux olympiques d'été l'an prochain...
Cet exemple du report des JO peut légitimement rendre plus frileux le gouvernement de Shinzo Abe. Le président de la JFA, qui régit le foot sur l'archipel, ne s'est d'ailleurs pas trompé : "Je ressens de la résistance contre l'organisation de deux événements majeurs dans le même pays en l'espace de peu de temps, une résistance renforcée par l'impact du coronavirus".
À l'heure actuelle, impossible de savoir comment le Japon se relèvera de ce décalage historique. Mais les prévisions économiques s'annoncent désastreuses pour le pays le plus endetté au monde. Les investissements réalisés n'ont pas été rentabilisés et ne lui ont pas offert cette visibilité internationale tant recherchée. Cet été - Covid-19 oblige - les hôtels, restaurants et autres lieux touristiques de la capitale vont faire face à la cascade d'annulations et sonneront bien creux. Et il se murmure que le CIO envisagerait l'option d'organiser des Jeux "allégés" l'été prochain, peut-être avec moins de public. De quoi faire frémir un peu plus les Tokyoïtes...
Le sport féminin premier impacté ?
Si la pandémie mondiale n'est pas soulignée outre-mesure pour justifier ce retrait japonais, aucun doute qu'elle a eu un rôle majeur. Car avec elle, c'est toute l'organisation de grandes compétitions sportives planétaires qu'elle a mise en branle. Le Mondial féminin n'est que l'une des victimes, mais peut-être pas la seule.
Début mai la fondatrice du média les Sportives, Aurélie Bresson, mettait pourtant déjà en garde sur les répercussions pour le sport pratiqué par des femmes : "On essaie d’interpeller à ce sujet autant que possible car ce qu’il se passe est gravissime. On est en train de faire un bond de 10 ans en arrière, avec l’impression qu’il y a tout à reconstruire. Dans les premiers tours de table, les premières décisions, le sport au féminin n’est absolument pas au cœur du sujet.”
Le gel des dépenses imposé à la section féminine de l'AS Nancy-Lorraine ou la chute de partenariats privés pour le Tango Bourges Basket sont autant d'exemples récents qui illustrent cette tendance à considérer les sportives comme une variable d'ajustement. Ce freinage des quatre fers pour le Mondial 2023 n'en est qu'une vérité de plus.
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