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Coupe du monde 2022 : "C’est la fin d'une grande génération"... Eliminée dès la phase de groupes, la Belgique va devoir se réinventer

Les Diables rouges, tenus en échec par la Croatie (0-0) et éliminés jeudi, ont raté leur Coupe du monde dans les grandes largeurs. La génération dorée belge devrait désormais céder la place aux jeunes.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Romelu Lukaku face à la Croatie, le 1er décembre 2022 à Al Rayyan. (JACK GUEZ / AFP)

Ambiance de fin de règne pour les Diables rouges. Ils n'ont pas réussi à s'imposer contre la Croatie (0-0), jeudi 1er décembre, et disent adieu de triste manière à la compétition, avec quatre points et un style de jeu à des années-lumière de ce qu'espéraient leurs supporters. Ils vont reprendre l'avion pour Bruxelles, avec leurs rêves de grandeur comme bagage.

Avant la rencontre, les supporters belges attendaient fébrilement le coup d'envoi, la boule au ventre. Parmi ceux croisés sur le parvis du stade Ahmad bin Ali où se déroulait le match, Gilles confiait "ne pas être vraiment confiant". "L'équipe n'a pas montré des choses qui incitent à l'optimisme. C'est beaucoup moins attrayant à regarder que ces dernières années", nous assurait ce Belge installé au Qatar.

Après une victoire sans convaincre face au Canada (1-0) puis une défaite retentissante face au Maroc (0-2), les Belges ont abordé ce match de la dernière chance au pied du mur. "On est nerveux", nous glissait Alka, jeune supportrice belge, qui allait jusqu'à "espérer un miracle". Celui-ci n'est jamais arrivé malgré quatre énormes situations pour Romelu Lukaku en deuxième période. Les Belges se sont aussi fait peur avec un penalty pour les Croates en première période, finalement annulé pour un hors-jeu de quelques millimètres.

"Une triste sortie" 

Au-delà du néant sur le terrain, le passage des Diables rouges au Qatar a été entaché par des frictions dans le vestiaire après le match contre le Maroc. Roberto Martinez, le sélectionneur, a reconnu l'existence de "tensions". Ce qui n'a pas l'air d'avoir gêné plus que ça les supporters belges. "Je pense qu'ils ont pu se parler entre eux, se dire les choses et tout le monde a pu évoquer ses frustrations", souligne Tom, lui le Flamand qui baragouine quelques mots en Français.

Son ami Yves, lui, ne croit pas à ces tensions. "Peut-être que ce sont les Français qui ont lancé ces rumeurs", rigole-t-il, à moitié sérieux. Ces frictions ont bien existé, comme nous le confirme Pierre Castagne, le père de Timothy Castagne, arrière droit belge, croisé par hasard avant la rencontre : "Il y a des petites tensions, mais pas du niveau de ce qu'a relaté la presse. Mais c'est comme dans toutes les équipes et dans tous les clubs. Je ne pense pas que ça soit d'un niveau qui fasse que les joueurs ne puissent pas jouer un match correct ce soir."

Finalement, les Diables rouges n'ont pas été au niveau et c'est une élimination inattendue et précoce qui s'ajoute à la déception de l'Euro 2021 (la Belgique avait été éliminée en quarts de finale par l'Italie). "C'est vraiment une triste sortie et la fin d'une grande génération", se désole Peter, supporter belge qui a fait le déplacement seul à Doha depuis la Thaïlande, où il est expatrié.

Place au changement

"Une passation de pouvoir va maintenant se faire, avec certains qui vont arrêter et d'autres qui vont émerger", avance Philippe, soutien inconditionnel des Diables rouges et présent au Qatar pour soutenir la sélection. À la demi-heure de jeu, on a aperçu plusieurs joueurs de cette nouvelle génération, qui pourrait suppléer les Jan Vertonghen, Toby Alderweireld ou encore Axel Witsel, s'échauffer au bord de la pelouse.

Ce renouvellement ne sera pas initié par Roberto Martinez. En fin de contrat, le sélectionneur espagnol, arrivé en 2016, a annoncé son départ en conférence de presse à l'issue de la rencontre. Désormais, la Belgique, qui oscillait depuis quatre ans entre la première et la deuxième place au classement Fifa, va devoir se réinventer. En attendant, les joueurs vont rentrer dans leur camp de base d'Abu Samra, dans le sud-ouest du Qatar, pour y faire leurs valises. Pour eux, la Coupe du monde est terminée.

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