Coupe du monde 2018 : Toni Kroos, de coupable à sauveur
Il ne lui aura fallu cadrer qu’une frappe. Une seule, sur les quatre tentées en 90 minutes (et même un peu plus). Mais parfois, cela suffit. Pour faire chavirer de bonheur une équipe à deux doigts de couler sur les bords de la mer Noire, un éclair est nécessaire. Même lorsque l’on y croit plus, et qu’il vient d’ailleurs. Ou plutôt, du côté gauche de la surface de réparation, à l’angle à peine – mais suffisamment – ouvert pour loger un tir victorieux dans la lucarne opposé (90+5e).
Meilleur passeur... et tacleur
Avec cette frappe salvatrice du pied droit, Toni Kroos a enlevé une sacré migraine à Joachim Löw et tout son groupe. Car une défaite aurait éliminé la Mannschaft, tandis qu’avec un match nul, les Champions du monde en titre n’auraient pas eu leur destin entre leurs mains pour se qualifier en huitièmes. Pour le milieu de terrain du Real Madrid, c’est aussi le meilleur des rachats. Car c’est lui qui est à l’origine de l’ouverture du score suédoise, après ne pas avoir assuré sa passe au milieu de terrain. Derrière, le contre aura été fatal, conclu d’un lob par Ola Toivonen (32e).
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Mais au-delà de cette erreur, si importante sur le cours du match soit-elle, le numéro 8 a rendu une très belle copie. Véritable dépositaire du jeu de la Mannschaft, il a touché 144 ballons durant la partie, un record ! Avec 113 passes réussies (sur 121), le meilleur total allemand, son impact sur le jeu mis en place par Löw est considérable. Ses 91 passes vers l’avant, dont 68 dans les 30 derniers mètres ont largement contribué aux multiples assauts sur la défense suédoise. Et notamment, sur le côté gauche.
Car sur cette partie-là du terrain que le joueur de 28 ans a passé toute la rencontre. Si son apport offensif n’est plus à démontrer, sa contribution défensive n'a pas été reste avec trois tacles réussis (meilleur total), toujours sur son flanc privilégié.
Mesut Özil et Sami Khedira n’avaient pas obtenu la confiance du sélectionneur pour cette rencontre, à contrario du joueur aux 85 sélections. Un choix fort auquel il a répondu présent. Son leitmotiv ? « Cela aurait fait plaisir à pas mal de monde en Allemagne si nous avions été éliminés aujourd’hui », a-t-il déclaré après la rencontre. Mais la Mannschaft est encore bel et bien en vie. Reste à se qualifier pour les huitièmes contre la Corée du Sud pour éviter un drame national, certainement à nouveau portée par son maître à jouer.
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