Coupe du Monde 2018 : qui pour remplacer Blaise Matuidi face à l'Uruguay ?
• Corentin Tolisso
Faut-il y voir un signe ? Alors que Blaise Matuidi venait d’être averti par l’arbitre, c’est à Corentin Tolisso que Didier Deschamps a fait appel pour prendre le poste du Turinois lors du dernier quart d’heure face à l’Argentine. "Il me semblait être la meilleure option sur le moment par rapport à la situation et au contexte du match, mais aussi par rapport à la spécificité dont on voulait jouer les Argentins", a expliqué Deschamps sur le plateau de Téléfoot dimanche matin, sans pour autant confirmer que l’ancien Lyonnais sera titulaire face à l’Uruguay. "C’est une possibilité", s’est-il contenté de glisser. Pourtant, c’est bien lui qui semble tenir la corde pour faire son entrée dans le onze vendredi prochain, à droite d’un milieu organisé en 4-3-3 qui pourrait donc être identique à celui qui avait débuté face à l’Australie lors du match d’ouverture.
Le profil de Corentin Tolisso, moins physique mais plus technique que Matuidi et capable de se projeter dans les 25 mètres adverses, pourrait s’avérer judicieux face au bloc reculé et au pressing permanent de l’Uruguay. Aussi bien pour casser le losange de la Céleste et trouver rapidement un point d’appui en attaque, mais aussi pour donner des solutions de relance à la charnière Varane-Umtiti qui aura fort à faire face au pressing du duo Cavani-Suarez. Restera à attaquer le match avec les crocs, ce qu’il n’avait pas su faire face à l’Australie où le Munichois s’était montré inhibé. "C'était un premier match de Coupe du monde. Peut-être que je l'ai mal abordé dans ma préparation", avait confié Tolisso après le match. Il sait ce qu’il lui reste à faire.
• Steven Nzonzi
Peu habitué aux surprises, Didier Deschamps pourrait bien en réserver une face à l’Uruguay en alignant Steven Nzonzi, 6 sélections et 2 titularisations seulement sous le maillot de l'équipe de France. Préféré à Adrien Rabiot, le sélectionneur des Bleus avait justifié son choix en louant la simplicité du milieu sévillan. "Pourquoi pas lui ? Il n’a pas de génie mais est performant dans son rôle."
C’est peu ou prou la partition que le milieu français a livré face au Danemark. Sobre, sans briller, ce que n’a pas manqué de relever Didier Deschamps ce matin dans Téléfoot au moment d’évoquer ses possibles choix pour remplacer Blaise Matuidi. Grand gabarit et couverture de balle imposante, le Sévillan pourrait faire du bien à ses défenseurs sur les transitions uruguayennes notamment et permettre à N’Golo Kanté d’évoluer un cran plus haut. Reste à savoir si Didier Deschamps voudra se priver d'un joueur à vocation offensive pour aligner un Steven Nzonzi au profil encore plus défensif que Matuidi, alors que les Bleus devraient affronter un bloc bien plus compact et reculé que face à l’Argentine.
• Thomas Lemar
Il est celui qui a le meilleur profil pour s’intégrer dans le 4-4-2 hybride de Didier Deschamps. Pourtant, Thomas Lemar semble partir avec une longueur de retard sur Corentin Tolisso et Steven Nzonzi. La faute à une saison en demi-teinte avec l’AS Monaco, mais surtout une prestation ratée face au Danemark lors du troisième match de poules. Aligné à la place de Blaise Matuidi dans un match où Didier Deschamps avait largement fait tourner, Lemar n’a pas su saisir sa chance. Très présent dans l’entrejeu, il aura beaucoup ralenti le jeu des Bleus et n’aura pas vraiment su se situer. Parfois trop bas, parfois trop près de Griezmann, le néo-Madrilène n’a pas gagné des points dans l’esprit de Didier Deschamps.
Pourtant, son volume de jeu et son profil d’ailier gauche capable de défendre et de venir aider le double-pivot dans l’entrejeu en phase défensive fait de Thomas Lemar le remplaçant naturel de l'ancien parisien. Face au losange uruguayen, il pourrait profiter des espaces laissés sur les côtés par les milieux de terrain de la Céleste pour apporter plus de danger offensivement que Matuidi, sans pour autant modifier l'équilibre trouvé par Deschamps avec le Turinois dans cette position hybride entre ailier gauche et troisième milieu. Capable de faire aussi la différence sur des frappes de loin, un profil peu présent chez les Bleus (Pogba et Fékir mis à part) et sur coups de pied arrêtés, Thomas Lemar a quelques éléments à faire valoir. Il lui reste cinq jours pour renverser la vapeur.
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