Coupe du monde 2018 : Portugal - Espagne, premier choc majeur
L'Espagne revancharde ou déstabilisée ?
Limoger l'entraîneur qui a mené son équipe jusqu'à la Coupe du monde sans perdre un match. Voilà le pari tenté par la Fédération espagnole. Les vingt matches sans défaite n'ont pas résisté à l'orgueil de Luis Rubiales, le nouveau président de l'instance, vexé de ne pas avoir été averti des tractations entre Julen Lopetegui et le Real Madrid. Ni le fait que l'entrée en lice de la Roja se fasse deux jours après.
Fernando Hierro a été appelé pour occuper le poste de sélectionneur pendant la compétition. "C'est un beau défi, passionnant. Les circonstances sont ce qu'elles sont et j'accepte cette responsabilité avec courage", a dit l'ancien défenseur. International à 89 reprises, capitaine de l'équipe nationale au Mondial-2002, l'Andalou natif de la région de Malaga, directeur sportif de la Fédération entre 2007 et 2011, il n'a connu qu'une expérience sur le banc, à Oviedo, en 2e division pendant une saison. C'est court. Mais avec les vieux grognards (De Gea, Piqué, Sergio Ramos, Busquets, Iniesta, David Silva, Diego Costa), il sait pouvoir compter sur des joueurs expérimentés, et habitués au très haut niveau.
Mais le limogeage de Lopetegui s'est fait contre la volonté des joueurs. Dans quel état d'esprit seront-ils ? Revanchards face à cette décision et avides de montrer qu'ils restent des compétiteurs hors pair ? Ou ébranlés par ce départ précipité d'un homme qui avait fait l'unanimité dans un vestiaire grâce à son passé de gardien au Real Madrid et au FC Barcelone et surtout à ses résultats dans les catégories de jeunes ?
Le Portugal et la CR7 dépendance
Depuis plusieurs mois, les spéculations autour de l'avenir de Cristiano Ronaldo agitent la presse internationale. Quitter le Real Madrid ? "Je n'ai rien de négatif à dire sur Cristiano, il a l'air concentré, il n'a pas l'air inquiet concernant son futur", a affirmé lundi son coéquipier en sélection Manuel Fernandes. Peut-il être perturbé ? Probablement pas. Les rumeurs sont son pain quotidien.
En revanche, à 33 ans, le capitaine de la Seleçao sait que la Russie est sa dernière occasion de briller dans cette compétition planétaire, douze ans après avoir atteint la demi-finale en Allemagne avec Luis Figo, comme capitaine. En 2014, le Portugal avait été éliminé dès le 1er tour comme... l'Espagne. Revanchard, CR7 l'est aussi car il a remporté la Ligue des Champions 2018 et l'Euro 2016 (sorti après 25 minutes) sans être la vedette de la finale. Pour la conquête d'un 6e Ballon d'Or (soit un de plus que son rival Lionel Messi), le Portugais sait qu'un bon Mondial lui est nécessaire.
"C'est notre capitaine, il nous donne l'exemple et conseille les jeunes joueurs en partageant son expérience", se réjouit Bernardo Silva, l'un des jeunes pousses de cette équipe au milieu des anciens Pepe (35 ans), Bruno Alves (36 ans), Joao Moutinho (31 ans) ou Quaresma (34 ans). Pour eux aussi, éviter de débuter par une claque comme en 2014 contre l'Allemagne (4-0) est une nécessité.
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