Coupe du monde 2018 : Lucas Torreira, l'autre menace pour les Bleus
Des bords du Rio Uruguay à l’enceinte massive de Nijni Novgorod. Lucas Torreira, 1m68, milieu de poche de la Celeste, a franchi les obstacles pour s’inviter dans le ballet des grands. À 22 ans, il fait déjà partie des hommes clés du système d’Oscar Tabarez en Russie. Son histoire, comme tant d’autres, est celle d’une ascension sociale teintée de sacrifices, d’efforts et de prises de risques aujourd’hui récompensés.
Des quartiers pauvres de Fray Bentos à la côte adriatique avec Pescara
C’est dans l’humble quartier d’Union à Fray Bentos, ville portuaire située sur la côte ouest de l’Uruguay, que Lucas Torreira grandit. Il a six ans lorsqu’il voit pour la première fois son pays participer à la Coupe du monde. L’aventure en 2002 se conclura rapidement, dès le premier tour. Mais le gamin se promet de porter un jour les couleurs de la Celeste. Au Parque Torres, le stade de l’Institucion Atlética 18 de Julio - un club de la capitale du Rio Negro - il fait ses premiers pas en tant qu’attaquant. En 2013, à tout juste 17 ans, il rejoint la capitale pour évoluer avec les Wanderers de Montevideo. L’aventure ne durera pas longtemps puisqu’à peine quelques mois plus tard, il quitte son pays natal direction Pescara, en Italie.
Repositionné au coeur du jeu par Massimo Oddo
Sous la houlette de Federico Giampaolo - le frère de Marco, son coach actuel à la Sampdoria de Gênes - Torreira évolue en tant que deuxième pointe dans un 3-5-2. Une position qui lui convient parfaitement. Mais lorsqu’il franchit le cap et atteint l’équipe première en octobre 2014, l’entraîneur de l’époque Massimo Oddo, champion du monde en 2006 avec l’Italie, le force à redescendre d’un cran pour pouvoir faire son trou dans le foot moderne. Le fraybentino serre les dents mais relève le défi : son mélange d’agressivité et de technique séduit tout le monde, et déjà les premières comparaisons avec le lutin italien Marco Verratti, qui a aussi évolué à Pescara (2008-2012), commencent à apparaître.
Une frappe de balle qui fait des merveilles
En juillet 2015 l’Uruguayen est transféré à la Sampdoria de Gênes, en Serie A, mais reste un an en prêt à Pescara. Son éclosion dans l’élite du championnat italien n’en sera que plus belle. Le public gênois découvre l’une des particularités du milieu de terrain : sa frappe de balle. La plupart de ses réalisations (quatre en 2017-2018) le sont de l’extérieur de la surface. Et lorsqu’il s’essaie aux coups de pieds arrêtés, ça peut donner des buts aussi superbes que celui marqué contre le Chievo Vérone en octobre 2017.
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Après le Mondial, Emery et Arsenal attendent leur prodige
Deux saisons pleines en Serie A et des performances majuscules, comme celle contre la Juventus de Turin avec la Samp' en novembre 2017 (3-2), font basculer sa jeune carrière. En mars dernier à l’occasion de la China Cup, il est appelé pour la première fois par Oscar Tabarez pour intégrer la Celeste. Deux mois plus tard, il fait partie des 23 Uruguayens qui se rendent au Mondial russe. Et l’ascension fulgurante ne va pas s’arrêter là. Après la Coupe du monde, c’est un contrat avec Arsenal qui attend Lucas Torreira. Son père - et agent - a déjà confirmé que l’affaire était entendue. Une opération estimée à 30 millions d’euros, soit à peine plus que la clause de libération du joueur (25 millions).
Entré en jeu pour les deux premiers matchs de l’Uruguay à la Coupe du monde, il était titulaire lors des deux derniers, notamment contre le Portugal. Avec son collègue de l’Inter Milan Matias Vecino, Torreira a éteint les velléités offensives de Cristiano Ronaldo et sa bande. Les Bleus sont prévenus : l’Uruguay aussi tient son milieu de terrain “petit et gentil”.
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