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Coupe du monde 2018 : la revanche du sélectionneur russe Stanislav Cherchesov

Applaudi à l'entraînement après la victoire contre l'Égypte, le sélectionneur russe Stanislav Cherchesov, qualifié pour les 8es de finale, tient sa revanche à l'heure d'affronter l'Uruguay, lundi (16 heures) pour la première place du groupe A.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Avant le Mondial, c'était le marasme. Sept matchs et huit mois sans victoire. Le classement Fifa (70e) le plus bas jamais atteint par la Russie. La Sbornaïa abordait la Coupe du monde à domicile sans certitude, et la presse comme les supporteurs avaient un coupable tout désigné : Stanislav Cherchesov. En cause, des choix tactiques jugés incompréhensibles, sa décision d'écarter plusieurs cadres vieillissants de la sélection ou encore son apparente désinvolture. Sous pression, le sélectionneur de 54 ans originaire de la république russe d'Ossétie, dans le Caucase, s'en sortait en conférence de presse par des pirouettes ou des plaisanteries pas toujours fines, n'hésitant pas à surjouer son image bourrue.

"Personne ne croyait en nous"

Deux victoires en dix jours ont suffi pour tout changer ! A la veille d'un sérieux test face à l'Uruguay, Stanislav Cherchesov et sa désormais célèbre moustache sont des stars. A Saint-Pétersbourg, un pizzaïolo a créé une pizza à son effigie. Toujours dans la deuxième ville de Russie, c'est un mur entier qui a été repeint avec un portrait de l'entraîneur. De leur côté, les médias russes saluent désormais les tactiques adoptées par Cherchesov pour venir facilement à bout de l'Arabie saoudite (5-0) puis de l'Égypte (3-1), semblant parfois oublier la faiblesse de l'opposition.

"Cherchesov a encore tout fait parfaitement", titrait le site internet Sports.ru après la victoire contre l'Égypte tandis que le quotidien Sport Express saluait "le nouveau plan de Cherchesov", notamment son choix de titulariser le revenant Artem Dzyuba à la place de la star désignée de la Sbornaïa Fiodor Smolov, où le vétéran Sergueï Ignashevich (39 ans). "L'équipe russe a connu la plus grande transformation de son histoire", s'enflamme encore Sports.ru, qui relaie même une étonnante rumeur ayant fait son apparition sur les réseaux sociaux: "Et si Cherchesov avait fait exprès de faire de mauvais matchs amicaux pour tromper ses adversaires du Mondial ?"

Accueilli par des applaudissements en conférence de presse à Saint-Pétersbourg après le match contre l'Egypte, l'ancien gardien de but international a apprécié, cette fois sans ironie. "C'est rare, c'est court mais c'est toujours agréable", a-t-il souri. Bis repetita le lendemain à Novogorsk, le camp de base russe en banlieue de Moscou, où les journalistes ont applaudi l'arrivée sur le terrain du sélectionneur moustachu. Au lieu de critiquer sa désinvolture, on salue désormais sa proximité avec ses joueurs. "Personne ne croyait en nous et maintenant tout le monde nous donne déjà presque une médaille", s'amuse le défenseur Andrey Semenov, interviewé par le journal en ligne Championat.com.

Relativement discret devant les médias, le sélectionneur russe a gardé son ironie avec le début du succès. "L'objectif principal ? Retourner à Novogorsk, bien dormir, s'entraîner, bien dormir à nouveau. Puis on se donnera de nouveaux objectifs", expliquait-il après la victoire face à l'Égypte. Reste à confirmer face à l'Uruguay, une équipe d'une autre trempe que les deux premiers adversaires de la Sbornaïa. Avant un huitième de finale a priori ardu, probablement face à l'Espagne ou le Portugal. On verra alors si la hype Cherchesov a de l'avenir.

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