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Coupe du monde 2018 - Blaise Matuidi, le chaînon manquant de l'équipe de France

A 31 ans, Blaise Matuidi, placé sur le banc pour les débuts des Bleus dans cette Coupe du monde, a fait une entrée décisive contre l'Australie. Infatigable travailleur du milieu de terrain, harceleur permanent, soutien régulier des attaquants, le joueur de la Juventus Turin a un profil unique en équipe de France. Ajouté à ses 68 sélections, qui en font l'un des plus expérimentés du groupe, l'ancien Parisien devrait logiquement retrouver sa place de titulaire pour le match contre le Pérou, jeudi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"C'est presque le bras droit du coach." Annoncé comme le leader de l'équipe de France, Antoine Griezmann place Blaise Matuidi parmi les cadres majeurs. "C'est un mec important. Quand il parle, on est attentifs. Sur le terrain ou dans le vestiaire, il sait ce qu'il faut dire et il sait qu'il est respecté", disait l'attaquant de l'Atlético Madrid dans Le Parisien. Nouveau venu chez les Bleus, Benjamin Pavard a également vu le rôle prépondérant du milieu de terrain contre l'Australie, malgré son statut de remplaçant: "Avant le match et à la mi-temps, il a eu des mots forts, il sait nous motiver".

Remplaçant mais responsable

Blaise Matuidi sait tout cela, et assume même plus que cela: "Tout le monde a sa part de responsabilité, et j'ai la mienne aussi", disait-il après la petite victoire (2-1) contre les Australiens. Pourtant, il n'était entré sur le terrain qu'à la 78e minute. Pourtant, son arrivée, combinée à celle d'Olivier Giroud huit minutes avant, avait replacé les Bleus dans l'avancée et dans une fin de match un peu plus conquérante. Mais un cadre reste un cadre, même sur le banc: "On essaie d'être des relais pour le coach, des relais pour le groupe, on a notre responsabilité, et il faut l'assumer", assure-t-il. "On a un rôle, et il faut le mettre en valeur, pour le bien du groupe".

Au-delà du respect de ses pairs pour ses prises de paroles et son influence, l'ancien milieu de terrain du PSG montre souvent l'exemple. Sur ses 68 sélections, il n'a été remplaçant qu'à 10 reprises. Soit le total de sélections détenu par Corentin Tolisso, qui lui avait été préféré contre les Australiens. Une décision de Didier Deschamps peu appréciée ("mais qui n'est pas déçu de ne pas débuter un match"), mais rapidement digéré pour jouer son rôle.

Le complément parfait à Kanté et Pogba

Sauf que la prestation du Munichois a été presque transparente, et l'apport de Matuidi sur le terrain a été flagrante: du harcèlement, des débordements, de l'impact physique... Bref, tout ce dont l'équipe de France manquait pour faire basculer le match en sa faveur. Tout ce qui a aussi manqué au PSG durant la saison dernière, passée à rechercher une formule au milieu qui fasse oublier l'ancien Stéphanois, parti à la Juve. En vain. Certains entraîneurs, comme Unai Emery à son arrivée à Paris, l'avaient placé sur le banc. Avant de l'adopter définitivement sur le terrain dans le 11 titulaire. A la Juventus, Massimiliano Allegri ne l'a mis remplaçant que cinq fois en championnat (sur 32 rencontres qu'il a disputées), dont deux lors des deux premiers matches de la saison passée. Le signe d'une confiance absolue. 

Dans un milieu avec N'Golo Kanté en sentinelle infatigable appuyée sur sa défense, et Paul Pogba en premier créateur pas toujours concerné par le labeur obscur en défense, Blaise Matuidi est le chaînon manquant. Capable de se projeter rapidement devant, rapide et avec un impact physique dans ses interventions, il est la courroie de transmission idéale pour passer de la défense à l'attaque et inversement. Dans sa carrière en Bleu, malgré ces tâches défensives, il n'a reçu que 6 cartons jaunes, aucun rouge, et a inscrit 9 buts. Un vrai joueur complet.

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